R. P. Guy BEDOUELLE
L'espérance
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n°54
Juillet - Aout
1984 - Page n° 72
Telle que l'a conçue son créateur, saint Thomas More, pour l'Utopie, le fait d'être «nulle part » ne l'empêche pas d'exister et de servir de parabole pour faire pressentir la réalité eschatologique du Royaume de Dieu. Les anti-utopies manifestent les forces qui s'y opposent. La première page, 72, est jointe.
EN prenant comme point de départ l'année 1516 qui vit publication de l' Utopie de Thomas More, un spécialiste de la littérature «utopique» a dénombré environ deux cents ouvrages pouvant s'apparenter à ce genre, dont plus de soixante-dix pour le seul XVIIIe siècle [[Raymond Trousson, Voyages aux pays de nulle part. Histoire littéraire de la pensée utopique, Bruxelles, 1979 (2° éd.), p. 263-272.]]. Symbole créateur, imagination révélatrice, l'Utopie de More s'est, comme toute œuvre magistrale, engendré à elle-même des précurseurs, en particulier dans l'Antiquité, d'ailleurs plutôt grecque que latine, d'Hippodamos de Milet [[Au deuxième livre de la Politique d'Aristote.]] à Platon, non seulement celui de la République ou des Lois mais aussi celui des dialogues où l'Atlantide se laisse entrevoir. Au Moyen Age, l'Utopie quitte les livres en quelque sorte pour habiter l'architecture liturgique des (p.72)
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