Thérèse de Lisieux et la souffrance humaine

Thérèse de Lisieux a trouvé dans l'expérience de la souffrance, vécue dans l'amour de Jésus, le sens de sa vocation : participer, en union avec le Crucifié, à son oeuvre de rédemption. C'est ce dont témoignent les textes réunis dans cet article.

Thérèse de Lisieux et son intelligence du mystère de la Rédemption, il importe de clarifier son rapport à la souffrance. Question difficile qu'il nous faut traiter sans préjugés, nous gardant du discours récurrent sur Thérèse et son message, qui incline souvent à l'édulcorer ou à l'ignorer.. Thérèse a connu maintes épreuves durant sa brève existence. À travers elles, s'est forgée l'originalité de sa petite doctrine : «J'ai trouvé le bonheur et la joie sur la terre, mais uniquement dans la souffrance, dit-elle, proche de la mort, car j'ai beaucoup souffert ici-bas; il faudra le faire savoir aux âmes » (CJ 31.7.13)1.

Notre étude renvoie principalement à la phase de sa vie où est découvert le mystère de la Sainte-Face, durant les années 1888 à 1890, période où Thérèse fait l'expérience la plus aiguë de la souffrance ; après avoir mis en lumière la relation entre amour et souffrance, leur interaction qu'elle a reconnue dans le dessein rédempteur de Dieu, nous montrerons comment elle puise la pacification de l'âme et sa fécondité spirituelle « dans la souffrance unie à l'amour» (LT 258), pour conclure en précisant les aspects de la mystique thérésienne du Christ pascal, cristallisée dans la vénération de la Sainte Face. [...]