Un tombeau neuf

Le mot  « nouveau » tant utilisé, est ambigu. Mais  la  nouveauté de Dieu, est  véritable et éternelle. Présente dès l’origine, elle déploie l’histoire du salut. jusqu'à la venue du Christ, qui renouvelle et achève l'alliance.

La nouveauté est en français un concept équivoque. Un vêtement neuf a l'avantage de n'être pas usé, une nouvelle édition prétend être supérieure à la précédente ; un nouveau film est au moins un événement et de l'an neuf on peut espérer qu'il sera plus favorable que celui qui s'achève. Mais il y a un a priori défavorable pour un nouveau riche ; un meuble neuf est moins prisé que celui qui a reçu la patine des ans. Et le suffixe néo est implacablement signe d'une infériorité par rapport à l'original. Dans la Bible traduite en français la nouveauté a généralement une valence positive. Qohélet constate avec amertume qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil (Ecclésiaste 1, 9) et les psaumes invitent à la joie d'entonner un chant nouveau (Psaume 33, 3 ; 40, 4 ; 98, 1). Heureuse est l'espérance de qui attend une alliance nouvelle (Jérémie 31, 31), le don d'un esprit nouveau (Ezéchiel 11, 19) et d'un nouveau nom (Isaïe 62, 2) ; il est bon de penser à un peuple nouveau (Psaume 102, 19), d'espérer des cieux nouveaux et une terre nouvelle (Isaïe 65, 17 ; 66, 22).

Le Nouveau Testament reprend ces expressions en portant un regard favorable sur ces réalités nouvelles. Mais la nouveauté ne reçoit pas pour autant des éloges sans discernement. Ainsi, le vin nouveau, associé dans l'Ancien Testament à la joie de la récolte (Osée 2, 10) et apprécié (Joel 1, 5), peut être considéré avec dédain dans le Nouveau Testament (Luc 5, 39) ; il peut aussi se voir attribuer un caractère de supériorité sur le vin vieux (Matthieu 26,29), sans doute difficile à conserver sans altération. [...]

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