La nouveauté du Christ et la post-modernité

La post-modernité n'est pas post-chrétienne. Nous sommes, au contraire, dans les commencements du temps chrétien.  En effet, les grandes interroga­tions du monde moderne (unité de l'humanité, risque d'auto-destruction, écologie, possibilité d'une histoire véritable, invasion des images-idoles) trouvent leurs réponses dans la révélation du Christ.

Le garant de ces révélations l'affame : "Oui, mon retour est proche !" Oh oui, Seigneur Jésus, viens ! » (Apocalypse 22, 20). Marana tha, cette supplication de la première Église dit aujourd'hui encore l'actualité de la Parole de Dieu, au moment où, avec de grandes douleurs mais d'encore plus grandes avancées, le monde entre dans, troisième millénaire depuis l'avènement du Christ, vrai Diu et vrai homme.

Chaque jour, le Seigneur vient. Il vient dans la nouveauté de sa gloire. Les événements sous nos yeux l'attestent, pourvu que nous acceptions d'en croire les yeux de notre foi : les siècles n'ont pas épuisé la nouveauté irréductible du Christ. Le cours des temps commence seulement à manifester l'originalité singulière du christianisme.

Je sais cet énoncé paradoxal. Nous respirons encore l'atmosphère du siècle passé où, par exemple en France, le positivisme d'Auguste Comte a fini par imposer, comme une évidence trop massive pour être discutable, que l'âge théologique l'avait cédé d'abord à l'âge métaphysique, puis — et surtout — à l'âge positif : aux sciences et aux techniques. Depuis, les grands philosophes de notre siècle — de Husserl à Habermas, en passant par Heidegger — ont enregistré, fût-ce souvent pour la critiquer, la domination de l'objectivité et du formalisme scientifique sur la pensée moderne. Bien des théologiens, tant évangéliques que catholiques, ont cru devoir tirer les conséquences de cette situation culturelle : la foi chrétienne, expulsée du cosmos et de l'histoire effective, devrait se réfugier soit dans l'intériorité pure, soit dans une herméneutique dans les limites du croyable disponible. [...]

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