Les idées « modernes » s'écroulent sous nos yeux. Sur ces ruines se construit pourtant une pensée radicalement différente, sans faire appel à un Deus ex machina. En son coeur, le paradigme de l'auto-organisation, de l'ordre émergeant du chaos, qui envahit peu à peu tous les champs de réflexion. Grande sera la tentation de l'utiliser pour fonder un nouvel athéisme. Les chrétiens ne doivent donc ni se laisser séduire, ni tout rejeter, mais effectuer un discernement, pour que l'Eglise remplisse sa mission de salut en vérité.

Après la modernité : Dieu ou le chaos ?

Il n'est plus du tout original de proclamer que nous vivons la fin d'une époque, que les idées « modernes » ont fait bruyamment faillite et que nous entrons dans la « postmodernité » (sans que l'on sache nécessairement en quoi elle consiste). Pour prendre acte de cet échec nous les appellerons idées « anciennes » dans la suite de cet article.

Parmi d'autres, le cardinal Lustiger a magistralement analysé la situation actuelle : «L’humanité avait conçu le prodigieux dessein de se fixer ses propres fins et de se donner les moyens de les atteindre». Mais ce projet échoue, parce qu'il réussit : « Les fins de l’homme nous apparaissent incapables d'assurer l’Homme de son humanité, précisément parce que nous les voyons, maintenant, réalisées. Les fins qui nous semblaient les plus hautes et les plus incontestables nous deviennent aujourd’hui, soit suspectes, soit indifférentes. [...] Nous découvrons qu'en fait, justement parce qu'elles proviennent de nous, ces fins. ne peuvent nous guider jusqu'à nous, c'est-à-dire, en vérité, au-delà de nous-mêmes ».

L'égalité de l'homme avec lui-même et son équilibre, tant recherchés mais partiellement atteints, sont inhumains. [...]

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