Les Pères de l’Église, formateurs de catéchumènes

Dès les débuts du christianisme, la préparation des candidats au baptême a été structurée. Elle fut, pour les évêques, une activité très prenante, et pour  les catéchumènes, un chemin exigeant. Des milliers d’enseignements donnés, les quelques-uns qui nous sont parvenus donnent une idée précise des thèmes déployés et de la visée de cette catéchèse. La conscience de cette richesse a encouragé le concile Vatican II à demander la restauration du catéchuménat.

L’ordre venait d’en haut : « Allez, de toutes les nations faites des disciples (mathêteusate), en les baptisant (baptizontes) au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, en leur enseignant (didaskontes) à garder tous mes commandements... » (Matthieu 28, 19-20). Tels sont les deux derniers versets de l’Évangile selon saint Matthieu, ceux qui livrent les toutes dernières paroles, les novissima verba du Maître désormais remonté aux cieux. Aux onze disciples (mathêtai, v. 16), dont le nombre est synonyme d’incomplétude, il est donc demandé d’aller s’adjoindre de nouveaux frères et de nouvelles soeurs dans l’univers païen tout entier (panta ta ethnê).

Le moyen de cette croissance est exprimé sous la forme de deux participes, qui, dans la phrase, sont bien mis sur le même plan : en baptisant et en enseignant. Les Pères de l’Église ont, dès la plus haute antiquité, fidèlement obéi à cette double injonction. Ils ont baptisé, mais seulement après avoir enseigné, à l’image même de ce qu’avaient fait Pierre (voir Actes des Apôtres 2, 41) ou Philippe (Actes des Apôtres 8, 12. 38).

Structure du catéchuménat ancien

Il faut auparavant rappeler d’un mot la structure du catéchuménat, telle qu’elle apparaît dans les textes. Un livre récent vient d’en proposer un schéma éclairant, qui permet de fixer les idées en distinguant les douze composantes successives de ce parcours, [...]