Evangélisation, célébration et sacrement

Le nouvel Ordo paenitentiae a réservé l'absolution géné­rale aux seuls cas de nécessité grave. Car l'évangélisation suffit à donner toute sa valeur à la célébration pénitentielle, sans qu'il faille en faire un sacrement. Ce sont bien la confession et l'absolution personnelles qui confèrent au sacrement de pénitence tout son sens, toute son efficacité — et aussi sa pleine dimension ecclésiale.

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I. Le nouvel Ordo paenitentiae et la situation présente

1. Une situation qui a besoin d'être clarifiée

La pratique et la compréhension de la conversion du pécheur et de la réconciliation avec Dieu et avec l'Eglise subissent aujourd'hui, saris aucun doute, un changement profond. L'instauration des célébrations pénitentielles est ressentie par beaucoup de croyants comme une aide importante. Alors qu'il est très rare qu'on fasse la queue devant les confessionnaux, les célébrations pénitentielles connaissent une grande affluence (1). Cependant, beaucoup de croyants se posent — ouverte­ment ou dans leur for intérieur — la question de savoir si la célébration pénitentielle est aussi « efficace » que la confession individuelle. Les célébrations pénitentielles ont-elles la même « valeur » que la confession devant le prêtre ?

On n'a pas le droit d'écarter purement et simplement de telles questions et d'y voir uniquement les survivances d'une éducation trop (p.28)

(1) Sur la situation en Suisse, cf. J. Baumgartner. « Die Einfiihrung der neuen Bussordnung in der Schweiz ., dans Theologisch-praktische Quartalschrift. 125 (1977), p. 233-249 ; pour les Etats-Unis. cf. F. J. Buckley. « New developments of the sacrament of penance » dans International catholic review : Communio, Spring 1974 ; et en général : M. Brulin.. Orientations pastorales de la pénitence dans divers pays ». dans La Maison-Dieu, 117 (1974), p. 38-62.

stricte à la pénitence. L'aspiration de beaucoup de croyants à des direc­tives claires ne se réduit pas toujours à un besoin timoré.de sécurité. A vrai dire, y a-t-il en ce moment des directives claires concernant la pratique de la conversion et de la réconciliation ? Peut-il y en avoir à une époque où, dans ce domaine comme dans tous ceux de la vie de l'Eglise, tant de choses sont en mouvement, et cela — dans ce domaine aussi — non seulement parmi les croyants, mais aussi parmi les pasteurs et les théologiens ?

Notre tâche ne saurait être ici de donner de telles directives. Nous voudrions plutôt tenter d'indiquer quelques points de repère dont nous espérons qu'on peut tirer quelques éclaircissements. Car il apparaît nettement qu'il est d'une urgente nécessité d'arriver à une plus grande clarté dans la question du rapport entre confession personnelle et célé­bration pénitentielle et qu'il est important, pour une telle clarification, de ne pas prendre comme unique point de départ des considérations pragmatiques.