Juan L. RUIZ DE LA PENA
Biologie et Morale
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n°56
Novembre - Décembre
1984 - Page n° 66
Le réductionnisme biologique ne voit dans l'homme qu'un animal et dans son comportement moral que l'expression de son intérêt biologique. En réalité, les thèses de la sociologie ignorent l'irréductibilité des comportements humains à toute explication biologique. Seule, une théologie de l'Incarnation du Verbe (et de l'homme) permettra de rendre à l'homme sa juste place.
I. État de la question
Le thème biologie et morale appelle d'emblée, comme une espèce de remise en chantier globale, la question : pourquoi « et morale » ? La morale aurait-elle quelque chose à voir avec la biologie et vice-versa ? Une réponse affirmative laisserait supposer l'existence d'un être vivant dépassant la biologie. Ce qui appartient à la biologie, la chimie ou la physique semble inadapté au discours éthique. L'homme est sans doute un être biologique ; en revanche, la prétention de voir en lui également un être éthique reste tout à fait discutable, à moins évidemment d'être disposé à étendre l'éthique au reste de la biosphère, ce qui impliquerait que la morale soit eo ipso interne à la biologie ; la question proposée (biologie et morale) ne serait alors qu'un énoncé tautologique.
Mais si l'homme est en réalité l'unique animal avec lequel cadrent des considérations éthiques, il faudra alors le considérer comme un animal assez atypique. Et c'est sur ce point précis que commencent les discordances.
Disons-le, et brutalement, puisqu'on prétend justement ramener l'homme au niveau de la brute : l'homme n'est-il qu'un
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