La tentation Iconoclaste (ou le refus de la communication de la foi par l'image)

S.Em le cardinal Christoph SCHÖNBORN
Foi et communication - n°74 Novembre - Décembre 1987 - Page n° 74

Soloviev l'avait bien vu : le refus des images par les iconoclastes byzantins venait d'une mauvaise compréhension de l'union sans confusion des deux natures dans le Christ. Cette séparation entre le «divin» et le «représentable dans la matière» entraîne d'autres ruptures : entre le «spirituel» et la société profane, entre celle-ci et l'Église institutionnelle symbolisée par Rome. Il y a encore la tentation joachimite d'un christianisme sublimé qui prétend dépasser l'âge du Verbe incarné. Or c'est dans son humanité glorifiée que nous verrons le Fils : l'image matérielle est témoin de cette espérance.

En cette année 1987, nous commémorons le IIe Concile de Nicée (787). Occasion de prendre conscience de la portée de ce concile. Le oui solennel à l'image sainte est bien plus qu'une question de piété locale ou de pratique religieuse particulière. Tous, iconoclastes et iconodules, ennemis et amis des images sacrées, en étaient bien conscients : en cette question, c'est toute une vision de la foi chrétienne qui est en jeu ; il y va de l'ensemble de la foi chrétienne. D'où la violence du combat, l'acharnement de part et d'autre. Comme nous l'avons montré ailleurs, la question était celle de la possibilité d'une communication de Dieu par des médiations terrestres. La tentation iconoclaste est celle d'un refus de la logique de l'Incarnation dans ses conséquences pratiques, artistiques, mais aussi sociales, politiques, sans parler des conséquences religieuses. Vladimir Soloviev a été d'une perspicacité rare en ce qui concerne les conséquences de l'option iconoclaste. C'est son analyse que nous voudrions présenter ici, d'abord en ce qui concerne les conséquences sociales du refus iconoclaste (I), ensuite en ce qu'il touche la structure de l'Église et le rôle de l'évêque de Rome (II). Derrière la tendance iconoclaste, nous décelons finalement une dévalorisation du régime christologique de l'histoire : une tentation «joachimite », qui rêve d'un autre avenir que celui du Christ (III). Le oui à l'image, proclamé par Nicée II, est un oui au caractère définitif de la communication divine faite dans le Christ Jésus. [...]

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