Miklos Vetö  − Un philosophe à la recherche de la véritable nouveauté

Témoignage d’un ami et philosophe hongrois sur l’évolution de la  pensée de Miklos Vetö.

Il est difficile d’écrire sur un homme quand on le connaît de près. En y réfléchissant, mille souvenirs, pensées, impressions et idées à évoquer se présentent, parmi lesquelles il nous faut choisir vu les limites de temps et de place. Peut-être y parviendrai-je plus correctement, si je n’efface pas aux yeux du lecteur les impressions  personnelles, ni non plus la dimension d’appréciation intellectuelle. Lorsque je fis connaissance avec Miklós Vető, j’habitais à proximité de Felcsút, à quelques kilomètres de la maison où il a été élevé ; lorsque cela eut lieu, il me salua comme un garçon du pays. La dernière fois que nous avons parlé au téléphone, il regardait depuis les fenêtres de son appartement parisien la cathédrale Notre- Dame en flammes. Nous échangeâmes ensuite une lettre, nous lui avions envoyé les Mélanges pour son anniversaire, nous préparions une visite pour l’automne 2019. Celle-ci n’eut pas lieu. Tandis qu’il travaillait à son traité Dieu. Étude philosophique, son état empira rapidement ; il entra à l’hôpital avant Noël et mourut le 8 janvier 2020. Si l’on veut saisir par une seule expression qui est Miklós Vető, on la verra dans le titre original du manuscrit de son autobiographie, qui n’a pas été repris dans l’édition imprimée abrégée : Autobiographie d’un philosophe catholique.

Mais comment au juste comprenait-il cette caractérisation ? Il connaissait, comprenait les philosophes catholiques, et son itinéraire est singulier par rapport à tous ceux-là. C’est un fait qu’expliquent pour une part le contexte biographique, ses centres d’intérêt, la manifestation de son inflexion de pensée. Je vais m’efforcer de présenter ce développement en m’en tenant à ces points. [...]

Pour lire la suite de cet article, vous pouvez acheter ce numéro ou vous abonner pour recevoir tous les numéros!