Jean-yves HAMELINE
Musique et Liturgie
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n°150
Juillet - Aout
2000 - Page n° 24
Une mise en perspective historique de l'évolution du chant d'église en France depuis le XIXe siècle permet de déceler ruptures et continuités. Plusieurs niveaux de liturgie ont entraîné des directives parfois contradictoires, dans la recherche d'un difficile équilibre entre qualité esthétique et résonance populaire chez les fidèles.
Il est possible qu’il faille faire aujourd’hui une relecture plus attentive de l’histoire de la messe et de ses chants dans le cours du XXe siècle, en lien avec les avancées et les hésitations de ce qu’il est convenu d’appeler le « mouvement liturgique ». Cette histoire (qui s’en tiendra pour cet article aux contrées de langue française) est le plus souvent écrite du point de vue des musiciens ou des liturgistes, et de ce fait elle a de la peine à intégrer autrement que comme défaillance, voire inculture ou négligence, les attitudes d’indifférence ou même d’hostilité que de larges fragments de la population catholique et de leurs cadres pastoraux, ont pu opposer aux efforts apparemment mal récompensés des promoteurs d’un « art musical véritable » à l’Église.
L’héritage du XIXe siècle
Pour ces derniers, lorsqu’il va s’agir de mettre en application les directives pontificales contenues dans le Motu Proprio et l’Instruction sur la Musique Sacrée de Pie X (novembre 1903) la trajectoire de la musique d’Église qu’ils recueillent du XIXe siècle est simple et lumineuse : prônée d’abord par quelques esprits indépendants (Choron, Fétis, De la Fage, Danjou, d’Ortigue...), puis liée à la bataille pour le retour à la Liturgie romaine avec Mgr Parisis (Langres, 1839) et dom Guéranger (Institutions liturgiques, 1840), aux premières éditions « archéologiques » du Graduel Romain (Commission de Reims-Cambrai, 1851), perceptible dans le renouvellement de la technique et du répertoire de l’orgue à la suite de l’organiste belge J. N. Lemmens, qui se fait entendre à Paris en 1850, la restauration de la musique d’Église, après les belles confrontations que furent les Congrès de Paris en 1860 et de Malines en 1864, paraît culminer dans la pratique, la théorie, la paléographie solesmiennes du plain-chant, avec dom Joseph Pothier (Les Mélodies grégoriennes, 1880), et dom André Mocquereau (Paléographie Musicale, 1889). [...]
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