La contemplation et la musique

Témoignage d'un frère des fraternités de Jérusalem, de nationalité japonaise et musicien.

Je suis frère des « fraternités monastiques de Jérusalem », de nationalité japonaise et musicien. Ma communauté va fêter cette année son vingt-cinquième anniversaire : elle a été fondée le jour de la Toussaint, en 1975, par le père Pierre-Marie Delfieux. Des fraternités de frères, d’une part, et de soeurs, d’autre part, mènent leur vie contemplative au coeur de la ville. Les journées se partagent entre un travail extérieur et la vie communautaire. Le travail se fait à mi-temps dans des emplois très variés : enseignement, administration, gestion, secrétariat, santé etc. Les fraternités de frères et de soeurs se réunissent trois fois par jour pour la liturgie, chantée en polyphonie, ouverte aux fidèles. Dans ces moments privilégiés de recueillement, chacun peut donner une dimension spirituelle à sa vie et prier avec le Christ, dans le Christ et par le Christ. Rester dans la pensée de Dieu est le germe de la contemplation. La fraternité où je vis se trouve à Vézelay, en Bourgogne, célèbre par la basilique Sainte Marie-Madeleine, l’un des joyaux de l’architecture romane. C’est dans ce vaisseau que je joue au cours des liturgies : l’orgue, la cithare ou le koto y relaient à plusieurs reprise les paroles et les chants sacrés. Très souvent, j’improvise la musique. Improviser ne signifie pas jouer n’importe quoi, sans aucune connaissance de la théorie musicale... Le petit village de deux cents âmes environ est esseulé pendant les hivers rigoureux, et rares sont les visiteurs à cette époque. Au retour des beaux jours, une multitude de touristes, fidèles, pèlerins s’y pressent à nouveau. Ils redonnent vie à la basilique, Mais cela ne change rien à ma vie méditative. [...]

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