La musique est-elle un simple instrument liturgique ? Dans la tradition comme dans l’enseignement du magistère, chants et instruments appartiennent à l’action liturgique. Entre chœurs, chantres et organistes, le mouvement de réforme dont le Concile Vatican II a pris acte a permis d’identifier les acteurs et leurs fonctions.
Éditorial : Jean-Robert Armogathe : In hymnis et canticis
La musique n’est pas un ornement de la liturgie : elle occupe une fonction sacramentale, depuis les origines bibliques. L’histoire du dernier siècle permet de réfléchir sur les impasses et les chemins ouverts à un véritable renouveau liturgique, entre restauration et création.
Thème: Musique et liturgie
Communio : Pour une enquête internationale
Une enquête partielle, à partir d’un questionnaire adressé aux éditions étrangères de Communio, permet de saisir la variété des attitudes et des pratiques catholiques en matière de musique et de chant d’Église.
Jean-Yves Hameline: Fragment d’une histoire moderne du chant d’Église
Une mise en perspective historique de l’évolution du chant d’Église en France depuis le XIXe siècle permet de déceler ruptures et continuités. Plusieurs niveaux de liturgie ont entraîné des directives parfois contradictoires, dans la recherche d’un difficile équilibre entre qualité esthétique et résonance populaire chez les fidèles.
Jean-Robert Armogathe : Les normes générales de la musique sacrée
Les débats, parfois virulents, autour du chant liturgique, ne peuvent pas faire l’économie des textes normatifs du magistère, depuis l’instruction de saint Pie X sur la musique sacrée (1903) jusqu’à la constitution de Vatican II sur la liturgie et ses textes d’application. Une histoire contrastée, mais dont on peut tirer quelques lignes de permanence : participation de l’assemblée, qualité artistique des mélodies, fonction catéchétique des paroles. Une réflexion pour contribuer aux progrès de la réforme liturgique.
László Dobszay : Musique liturgique et tradition populaire
Après Vatican II, les évêques hongrois ont voulu créer un nouveau répertoire liturgique emprunté à la « tradition populaire », inspiré en réalité de l’héritage baroque de l’Europe Centrale. Fausse réforme qui pose la question de l’impact de la musique populaire sur la musique liturgique. L’auteur y répond dans une enquête historique relayée par une analyse des adaptations contemporaines.
Cardinal Jean-Marie Lustiger : Adresse au Symposium des amis de l’orgue
L’organiste peut aider les responsables et les participants d’une célébration à respecter la construction de « l’ensemble de l’acte liturgique », comme le déroulement dans le temps d’un acte unique. Dans la mesure où les grandes oeuvres musicales sont elles-mêmes construites dans le temps, leur écoute permet aux fidèles de découvrir le sens de cet acte. Une telle exigence impose de repenser le rôle des musiciens, vrais serviteurs de la liturgie.
Jean-Michel Dieuaide : Le répertoire musical des assemblées : un instrument du Mémorial
« Outil à chanter », le répertoire conscient d’une assemblée est fondé sur la liturgie et dans l’art musical, instrument et véhicule d’une mémoire. Dans une telle perspective, l’élaboration du répertoire est étudiée en quatre étapes qui exigent du responsable une pédagogie souple, capable d’accorder les moyens de l’assemblée au rythme du temps liturgique.
Jean-Pierre Longeat : Musique liturgique et contemplation
C’est à la contemplation que doit mener la musique liturgique par les différentes étapes d’une prière qui concerne l’homme tout entier dans tous ses moyens d’expression. Le chant en est la forme la plus haute : musique du Verbe, la psalmodie prépare le coeur à l’écoute de la Parole pour aboutir au silence de la contemplation.
Damien Harada : La contemplation et la musique
Témoignage d’un frère des fraternités de Jérusalem, de nationalité japonaise et musicien.
Signets
Hans Urs von Balthasar : « Ce que je dois à Goethe »
L’auteur revient ici sur l’instrument déterminant qui est au principe de son oeuvre et qu’il doit à Goethe : la capacité d’interpréter la figure vivante, vision synthétique à partir de laquelle il a construit toute sa théologie non comme une science, mais comme « un encerclement permanent autour du mystère saintement manifesté ».
László Puskás : To be or not to be
Ce témoignage sans concession des difficultés des églises catholiques orientales (ou gréco-catholiques) appelle une réflexion ecclésiologique sur les voies de l’unité qui tienne compte des traditions respectives et de la foi vécue jusqu’au martyre de toutes les Églises orthodoxes et catholiques.
In hymnis et canticis
Jean-Robert Armogathe
Le lien est constant et ancien entre la musique, vocale et instrumentale, et les rites religieux1 : le mythe d’Orphée suffit pour rappeler cette force magique de la musique, capable d’enchanter les animaux, les génies, les démons et même les dieux infernaux2. La tradition biblique ne faillit pas à cette règle générale, les musiciens sont mentionnés dans la généalogie « yahviste » attribuée à Caïn, aux côtés des pasteurs et des forgerons ambulants
(Genèse 4, 31 3). Les Écritures associent les manifestations musicales aux grands moments de l’histoire d’Israël : passage de la mer Rouge (Exode 15, 1-20), entrée de l’Arche sainte à Jérusalem (II Samuel 6, 5), dédicace du Temple de Salomon. Ce dernier texte nous rappelle que lorsque l’arche fut déposée dans un Temple, sur la colline de Sion, les lévites, qui étaient chargés du transport et de la garde de l’Arche, se transformèrent en chantres4:
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1. Nous n’abordons pas les incidences philosophiques (sur le temps, l’éternité et la durée) qui ont été traitées par J.-Y. Lacoste dans « Les anges musiciens. Considérations sur l’éternité, à partir de thèmes iconographiques et musicologiques », Revue des sciences philosophiques et théologiques 68, 4 (1984) pp. 549-575.
2. Voir l’admirable fin du livre III de la Consolation de la philosophie de Boèce.
3. Parmi les trois fils de Lamek, se trouve Yubal, « ancêtre de tous ceux qui jouent de la lyre et du chalumeau ».
4. D’où l’origine davidique des chantres, selon le livre des Chroniques, 1 Chroniques (6, 16).
Hans Urs von Balthasar : « Ce que je dois à Goethe »
L’auteur revient ici sur l’instrument déterminant qui est au principe de son oeuvre et qu’il doit à Goethe : la capacité d’interpréter la figure vivante, vision synthétique à partir de laquelle il a construit toute sa théologie non comme une science, mais comme « un encerclement permanent autour du mystère saintement manifesté ».
László Puskás : To be or not to be
Ce témoignage sans concession des difficultés des églises catholiques orientales (ou gréco-catholiques) appelle une réflexion ecclésiologique sur les voies de l’unité qui tienne compte des traditions respectives et de la foi vécue jusqu’au martyre de toutes les Églises orthodoxes et catholiques.
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