Les normes générales de la musique sacrée

Les débats, parfois virulents, autour du chant liturgique, ne peuvent pas faire l'économie des textes normatifs du magistère, depuis l'instruction de saint Pie X sur la musique sacrée (1903) jusqu'à la constitution de Vatican II sur la liturgie et ses textes d'application. Une histoire contrastée, mais dont on peut tirer quelques lignes de permanence : participation de l'assemblée, qualité artistique des mélodies, fonction catéchétique des paroles. Une réflexion pour contribuer aux progrès de la réforme liturgique.

Depuis Vatican II, le chantier de la réforme liturgique a été très encombré : un retour aux documents permet de dégager les lignes directrices d’un travail de restauration.

L'Eglise s’est toujours préoccupée de l’expression musicale (chantée, puis instrumentale) dans ses rassemblements et pour la prière publique. Mais il a longtemps été difficile de situer la musique dans l’action liturgique. Des déviations ont constamment risqué d’entraîner la musique vers la virtuosité, le concertisme, l’esthétisme. Les pontifes et les théologiens ont été sourcilleux à cet égard. Le Concile de Trente, reprenant les traditions antérieures, bannit de la maison de Dieu tout ce qui est, sur l’orgue ou dans le chant, « lascif ou impur », et proclame la musique « ornement de la sainte liturgie » : cette formule (la musique comme simple « ornement ») sera battue en brèche par le mouvement de renouveau liturgique du vingtième siècle (Congrès de Malines, 1909), qui voit dans la musique une partie intégrante de la liturgie. Du moins faut-il comprendre que la « musique sacrée » est tout autant le plain-chant grégorien que la polyphonie ou d’autres expressions musicales adaptées. [...]