L'épreuve de l'amour

 éditorial

Les chrétiens ne peuvent s'entendre sur l'essentiel que s'ils partagent une conception vraiment chrétienne de l'expérience religieuse : non pas s'emparer de Dieu, mais se soumettre à l'épreuve de la charité en faisant, quoi qu'on « ressente », la volonté du Père.

La première page, 2, est jointe.

Rappels

Mais à ce compte, l'Église risque de n'apparaître bientôt plus que comme un groupe de pression (ou comme une fédération assez lâche de lobbies adverses). Et la foi en Jésus Seigneur aura tout l'air d'une quel­conque idéologie, avec une orthodoxie fluctuante et des factions « dévia­tionnistes ». Or les chrétiens ne sauraient se satisfaire de donner leur avis sur des questions d'intendance, de mode vestimentaire ou musicale, d'administration ou de marketing dans leur Église et au dehors. Car, outre tous ces problèmes qu'ils ne sont pas seuls à tenter de résoudre, deux tâches leur incombent en propre :

·    Il revient d'une part aux chrétiens de confesser en chaque circonstance une foi qui ne soit pas seulement « de circonstance » (c'est-à-dire déduite d'un contexte), mais la foi reçue de l'Église pour être vécue et transmise — avec, en fonction bien sûr des besoins du moment et de toujours, tous

(1) On ne confondra pas ici liturgie et rubricisme, dogme et dogmatisme.

P.2

les efforts d'étude, d'explicitation et de recherche que suppose une vraie fidélité à la tradition.