La sainteté de l'auteur et l'orthodoxie du discours

L'orthodoxie d'un discours théologique se mesure aussi à la sainteté de celui qui le tient. Car seule la sainteté permet de connaître ce dont on prétend parler. Ce « lieu théologique », il serait temps de le reconnaître.

Se représentant l'Église de son temps comme un corps douloureux et crucifié, Antonio Rosmini écrivait que « la plaie de la main droite » était imputable à une mauvaise éducation du clergé, formé à une médiocre théologie de professeurs, sur la base de manuels de peu d'envergure. « Nous avons finalement réussi, écrit-il, à obtenir ces textes, ces ' pures merveilles ', qui nous infusent une telle prétention de savoir et tant de mépris pour nos devanciers. Or, j'estime que, dans les temps à venir, ces livres où l'Église place toutes ses espérances (heureuse est-elle d'être assurée de ne jamais périr !) seront considérés comme ce qui a été écrit de plus banal et de plus mièvre au cours des dix-huit siècles qu'elle a déjà vécus¹ ».

Il pourrait être intéressant d'exposer ici l'analyse historique où l'auteur rend compte de la progressive décadence de l'enseignement théologique, pour conclure qu'il a le sentiment de vivre en une triste époque, qui ne produit que « des maîtres de peu de valeur et des livres insignifiants ». Il nous semble toutefois plus important de réfléchir sur les éminentes valeurs de la tradition primitive auxquelles il se réfère, les rappelant avec vigueur à la conscience de l'Église.

Aujourd'hui, on ne pourrait certes plus accuser nos professeurs de théologie d'étroitesse de vues ou de manque de hardiesse. Les exigences intellectuelles se sont accrues, incluant le recours aux méthodes de la critique historique, soigneusement étudiées, et la référence à toutes les sciences humaines ayant rapport avec la théologie. Il ne semble pas (p.20)

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1. Delle cinque piaghe della S. Chiesa, Morcelliana, Brescia, ch. 2, respectivement p. 77, 110, 112 (notes 41 et 43).