La vie consacrée dans la communion de l'Eglise

La consécration à Dieu par un vœu ou par une promesse n'est qu'un déploiement de la consécration foncière du baptême ; l'appel universel à la sainteté dans l'église est à l'œuvre depuis les origines de celle-ci : il explique les formes prises au cours des diverses époques par la vie consacrée, toujours en union à l'église, de la communauté primitive de Jérusalem jusqu'aux tentatives les plus récentes et les plus nouvelles.

Quand on entend parler de vie consacrée à Dieu, on pense spontanément à ces solitaires qui ont consacré de manière particulière leur vie à Dieu par un voeu ou par une promesse. De toute façon, la vie d’un baptisé est toujours consacrée à Dieu de manière particulière par le baptême. Un sceau est ensuite apposé sur cette consécration par le sacrement de la confirmation qui l’ouvre sur une mission. La consécration à Dieu par un voeu ou par une promesse n’est finalement rien d’autre qu’un déploiement de la consécration foncière qui est celle du baptême, une vérité que les documents pontificaux sur la vie religieuse ne cessent de rappeler depuis des décennies.

C’est ce qu’a fait le concile Vatican II de la manière la plus ferme, même si ce ne fut peut-être pas de la manière la plus claire. Dans la constitution dogmatique sur l’Église, Lumen Gentium, juste après le quatrième chapitre, consacré aux laïcs, on trouve un cinquième chapitre intitulé « la vocation universelle à la sainteté dans l’Église ».

Ce chapitre n’a malheureusement pas connu un grand retentissement, peut-être à cause de la conception rébarbative que l’on pouvait alors avoir de la sainteté. On veut bien admettre, fondamentalement, que tout chrétien est appelé à la sainteté ; mais en quoi au juste cela doit-il me concerner – « je ne suis pas un saint » – et pourquoi cette vocation devrait-elle avoir des conséquences concrètes mais, en définitive, irréalisables dans ma vie personnelle ? C’est pourquoi nous laissons volontiers la réalisation visible de la « sainteté sans défaillance » de l’Église à ceux qui ont été appelés professionnellement à la « perfection », c’est-à-dire aux membres des ordres religieux dont il est question dans le sixième chapitre de la constitution mentionnée. [...]