"Le Maître t'appelle"

Homélie prononcée à Caen le 5 juin 1994 pour le 50e anniversaire du Débarquement.

Il y a deux mois, le pape Jean-Paul II célébrait la messe au Vatican dans la chapelle Sixtine en l'honneur de la restauration de ses fresques que couronne la célèbre représentation du Jugement Dernier par Michel-Ange. C'est au pied de cette scène que parlait le Saint Père.

Nous venons d'entendre rappeler l'institution de la messe. À l'occasion de chaque messe nous disons que «nous espérons l'avènement de Jésus-Christ, notre Sauveur ». Chaque messe est un avant-goût de sa venue et, par conséquent, en un sens, un avant-goût de l'instant dramatique de notre jugement. On dit qu'en face d'un grand danger on voit défiler brusquement devant ses yeux tout ce que l'on a vécu. Toutes les choses insignifiantes s'évanouissent et les moments décisifs ressortent... Dans la messe ceci se produit à deux niveaux.

Toute l'histoire du monde est passée en revue ; notre création en vue du bien, la chute originelle dans le péché et la rédemption par la mort et la Résurrection du Christ qui redonne à ses disciples l'espérance de la vie éternelle. Dans ce cadre est passée en revue toute l'histoire de notre vie personnelle, les moments de grâce et de lutte. Chacun d'entre nous a conscience des êtres et des moments importants qui l'ont façonné, l'ont fait la personne qu'il est, qui veut continuer à dire, avec les Juifs de jadis, « tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique, nous y obéirons ». Et c'est ce que nous disons ici. [...]

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