Le catholicisme est-il ringard?

M. Olivier BOULNOIS
La modernité - et après - n°88 Mars - Avril 1990 - Page n° 4

Cette fin de siècle ne ressemble en rien à la précédente. Le parfum faisandé de la décadence a été remplacé par des incantations rituelles sur la nécessité de l'innovation et sur la condition post-moderne. On pourrait craindre qu'au même titre que les sapins de Noé1 ou le parler bas-breton, le christianisme fasse figure de tradition folklorique, considérée par la plupart avec sympathie, observée scrupuleusement par une minorité, et finalement totalement indifférente à chacun. Parler de modernité du christianisme semble alors une prétention déplacée, ridicule ou exorbitante :

« M. Prudhomme est né avec le Christ »1.

Le christianisme est-il ringard2 ? Est-il condamné au passéisme et menacé de désuétude ? — Autant de façons de poser la question du rapport entre l'Eglise et le monde, ou, comme on disait jadis plus justement, entre l'Eglise et le siècle. Peut-on admettre que, deux millénaires après la naissance du Christ, nous soyons dans la seule situation que la parabole évangélique n'avait pas envisagée : du vin vieilli coulant dans des outres toujours neuves ?

 

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1 A. Rimbaud, Une saison en enfer, «L'impossible ».

2 Pour une analyse de ce terme en vogue, qui va plus loin que l'indifférence en
désignant le christianisme comme obsolète, et qu'il ne faut donc pas confondre avec
le «quelconque» ou le vain, voir l'article de S. Landes, « Le ringard et le quèque ».


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