Quand des laïcs se regroupent entre eux : leur statut canonique dans l'Eglise

Du point de vue du droit canon, quelles sont les possibilités d'inscrire dans le tissus ecclésial les initiatives du laïcat ? Est-il possible de mieux le faire ?

Du point de vue de leur statut canonique (c’est-à-dire selon les canons du Code de 1983), les groupes dont on parle ici sont très diversifiés : Instituts religieux, Instituts séculiers, Prélature personnelle, Associations de fidèles. Diversité très réelle, mais sur fond d’identité commune. C’est pourquoi nous parlerons d’abord de ce qui fonde leur unité, avant de proposer des réflexions autour de ce qui fait leur diversité.

Une commune situation juridique et une commune mission d’évangélisation

* À juste titre, on reprochait au code de 1917 sa vision stratifiée des membres de l’Église et son insistance sur l’opposition entre clercs et laïcs. Le nouveau Code se devait de procéder autrement. Le canon 204 prend d’abord en compte le baptême qui fait entrer dans le peuple de Dieu. En affirmant l’égalité fondamentale entre tous les membres de l’Église en vertu de leur baptême, le canon 208 met en avant la situation juridique commune à tous : « Entre tous les fidèles, du fait de leur régénération dans le Christ, il existe quant à la dignité et à l’activité, une véritable égalité en vertu de laquelle tous coopèrent à l’édification du Corps du Christ, selon la condition et la fonction propres de chacun. »

Ce n’est qu’au sein de ce statut ecclésial commun à tous les baptisés que le code, au canon 207, situe la différence entre ministres ordonnés et laïcs. Poser en premier lieu le statut commun à tous les fidèles au sein duquel s’articulent des conditions juridiques particulières est un vrai changement de perspectives qui a permis dans le Code l’émergence d’un statut laïcal en cohérence avec Vatican II. [...]

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