Incarnation et inclusion dans le Christ

Par son existence, de sa naissance jusqu'à sa résurrection, le Christ assume auprès du Père un rôle de représentant de l'humanité toute entière : il nous inclut ainsi dans la vie trinitaire - pour peu que nous acceptions l'offre qu'il nous fait de sa vie.

Nous allons nous intéresser ici au mystère de l’Incarnation du Fils comme le véritable début de son rôle de Nouvel Adam (Romains 5,15). En effectuant le parcours complet d’une vie d’homme, de sa conception à la mort-descente-résurrection et en devenant notre représentant comme nouveau chef de l’humanité (le prince de la vie : Actes 3,15), le Fils nous ouvre le chemin vers le Père, vers la communion avec Lui et entre nous. Le chemin de l’Incarnation est un chemin d’abaissement, de kénose, de compassion rédemptrice, d’existence pour les autres (ou pro-existence, comme le disent certains exégètes et théologiens contemporains tels que Barth, Schürmann, Balthasar ou Kasper).

Mais, à la suite de Pannenberg nous dirons que l’Incarnation ellemême est acte de représentation inclusive. Parler de la représentation inclusive du Christ, c’est se référer au mystère de sa vie pour nous, de sa pro-existence pour nous, proexistence qui le conduit à se mettre à notre place de façon à nous représenter devant le Père afin de nous préparer notre place de fils et de nous l’offrir. Sa solidarité avec nous et son rôle de serviteur auprès de nous culmine en une représentation et une identification à nous. Autrement dit, la représentation inclusive du Christ est le sommet de sa pro-existence pour nous. Cette représentationidentification constitue à proprement parler une réalité  théologico-ontologique étant donné qu’elle fonde un être nouveau, un homme nouveau, un existential nouveau... [...]