La catholicité par la primauté

Signe d’identité de l’Église aux multiples dimensions, la catholicité a trouvé dans l’histoire une mise en œuvre institutionnelle à travers la conciliarité, la collégialité et la primauté. Clef de voûte de ces institutions, reliée sacramentellement (par l’Eucharistie et l’ordination) à chaque Église locale dont il constitue une donnée interne, le ministère pétrinien porte le souci du tout et de tous. Pour les catholiques, une Église particulière, l’Église dirigée par le Successeur de Pierre, a reçu mission de faire exister l’unité catholique en étant le garant de la catholicité de l’ensemble. Au final, la papauté assume toutes les dimensions de la note de catholicité, non de façon exclusive mais capitale, fontale et originelle.

Introduction : une double totalité (qualitative et géographique)¹

Le Credo de Nicée-Constantinople proclame que l’Église est « une, sainte, catholique et apostolique » : ces notes de l’Église sont des « signes d’identité » permettant de « discerner légitimement la véritable Église du Christ, en tant que telle² ». Réfl échir sur la catholicité de l’Église revient à se demander en quoi cette qualité est un marqueur d’identité et un révélateur de sa fidélité à la volonté du Christ Lui-même.

Historiquement le terme de catholique (καθολικος, traduisons provisoirement par universel) a été adopté « quand, aux IIIe et IVe siècles, l’Église a été affrontée à des sectes ou à des schismes³ », ce qui implique que « l’expression “Église catholique” ne vise pas seulement une valeur de totalité, mais aussi une valeur de vérité, d’authenticité⁴ ». [...]
 

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1. Textes de référence : Vatican I, Dei Filius, ch. 3 ; Congrégation pour la doctrine de la foi, Lettre aux évêques de l’Église catholique sur certains aspects de l’Église comprise comme communion (28 mai 1992) [=CDF, Lettre] ; Catéchisme de l’Église catholique [=CEC], n° 830-831.

2. Y. de La Brière, « Église », Dictionnaire Apologétique de la Foi Catholique (A. d’Alès, dir.), I, Paris, 1911 [=Y. de La Brière, « Église »], 1268. 

3. Y. Congar, Église et Papauté. Regards historiques (Cogitatio fidei, n° 184), Paris, 1994 [=Y. Congar, Papauté], 49. 

4. Ibid., 32.