Piété et théologie populaires dans la Bible

Henri GAZELLES
Sainteté dans la civilisation - n°73 Septembre - Octobre 1987 - Page n° 32

 Les peuples de l'ancien Orient vénéraient des divinités capricieuses, et leur sens du sacré vire parfois à l'idolâtrie. Lorsqu'une minorité d'israélites reconnaît le culte de Yahvé, elle compose avec ces dieux populaires, en en faisant d'autres manifestations du même Dieu. Mais à partir d'Elie, cette religiosité est violemment combattue par le prophétisme hébreu. La réforme du Deutéronome purifie les rites orientaux, les tourne vers le culte de Yahvé, et parvient à réconcilier théologie sacerdotale et piété populaire. La Bible nous donne ainsi le modèle de l'intégration des cultes dans la Révélation.
 

Piété et théologie populaires dans la Bible

Les populations de l'ancien Orient baignent dans une piété populaire très vivace. Les dictionnaires modernes d'égyptologie ou d'assyriologie n'ont pas d'article "piété" car on ne saurait en fixer les limites. Avant même que l'invention de l'écriture nous en apporte des témoignages écrits, cette piété a laissé ses traces dans des temples, des chapelles, des restes d'offrandes animales ou végétales, des figurines.De la présence de ces figurines de déesses de fécondité ou de statuts de dieux aux cornes puissantes et "aux yeux immenses"( A.Spycket) n'allons pas conclure trop vite à de l'idolatrie. Dans les honneurs rendus aux images divines, il pourrait y avoir de l'hidolâtrie chez ceux qui confondaient la divinité et l'image qui la représentait. Mais ce n'était pas le fond de leur démarche religieuse. L'image représentait ou rendait présent (là était l'ambiguïté) une puissance qui interférait dans le cours de la vie d'un homme, puissance dont il n'avait pas le contrôle.

Piété envers les dieux dans l'ancien Orient

Ce pouvait être une pierre ou un rocher aux formes surprenantes dressé comme un signal sur les routes du désert, d'où le culte des pierres en Arabie et des montagnes en Anatolie. Ce pouvaient être les astres, soit à cause de leur luminosité, soit à cause du rythme de leurs apparitions et disparition dont dressé comme un signal sur les routes du désert, d'où le culte des pierres en Arabie et des montagnes en Anatolie. Ce pouvaient être les astres, soit à cause de leur luminosité, soit à cause du rythme de leurs apparitions dont dépendait le rythme même d'une vie humaine. C'étaient plus souvent les puissances cachées qui faisaient sourdre une source ou se déchaîner vent et orage. C'étaient les puissances qui donnaient fécondité à la végétation et aux moissons, aux animaux sauvages ou domestiqués, aux hommes, aux femmes et à leurs tribus. C'était les dieux de maladie et de guérison, physiques ou mentales...

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