« La conscience est le premier vicaire du Christ » – Un aperçu de la doctrine de Newman sur la conscience

P Hermann GEISSLER
Éduquer à la liberté - n°254 Novembre - Décembre 2017 - Page n° 23

Pour J. H. Newman, écouter sa conscience ne signifie pas faire ce que l’on veut, mais chercher à entendre au plus profond de nous-même la voix de notre Créateur. Cette découverte est intimement liée à celle de la vérité. Il devient alors impératif pour celui qui la perçoit d’obéir à ses exigences et d’agir en conséquence. La conversion à Dieu n’est donc pas, comme on a pu le reprocher à Newman, une question de sentiment, mais de recherche de la vérité.

 

Parmi les textes les plus beaux et les plus importants que Newman nous ait laissés, on trouve ses lettres sur la conscience. Ce n’est donc pas un hasard s’il est parfois appelé Doctor conscientiae – le docteur de la conscience.

Il est évident que l’homme moderne, dans la manière dont il se comprend lui-même, attribue un rôle déterminant à la conscience et ce, même à l’intérieur de l’Église. Depuis quelques dizaines d’années, le magistère et la théologie morale n’ont cessé de réaffirmer la dignité et la liberté de la conscience humaine. En même temps, ils mettent en garde contre le danger de déviations subjectivistes, dans lesquelles la conscience – un peu comme en réaction contre une compréhension uniquement déductive empreinte de pensée néo-scolastique – serait confondue avec l’opinion personnelle ou le sentiment subjectif1

Chez Newman, la conscience est l’objet « d’une attention dont on avait perdu l’habitude dans la théologie catholique sans doute depuis saint Augustin2 ». Pour ce théologien anglais béatifié en 2010, il n’y a cependant pas d’opposition entre le primat de la conscience et celui de la vérité. La conscience ne signifie pas pour lui que le sujet se positionne lui-même face aux prétentions de la vérité, mais que la présence perceptible et impérieuse de la voix de la vérité se trouve dans le sujet luimême3Le parcours de sa vie même en est un témoin parlant.

La voie de la conscience empruntée par Newman

À propos de Newman, Paul VI disait plein d’admiration : « Guidé uniquement par son amour de la vérité et sa fidélité au Christ, il a ouvert une voie qui fait partie des plus exigeantes, des plus grandioses, des plus significatives et des plus décisives qu’ait prise la pensée de l’homme au siècle dernier, on pourrait même dire aux temps modernes, pour arriver à la plénitude de la sagesse et de la paix4. » Ce chemin était la voie de sa [...]

 

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1 Vatican II, Constitution Pastorale Gaudium et Spes, 16.

2 Ratzinger, Wahrheit, Werte, Macht, Herder, 1993.Tr.fr. “Conscience et Vérité”, in La Communion de la foi, Discerner et agir, Parole et Silence, coll. Communio, 2009, p.195-196.

3 Ibid., p.196.

4 Paul VI, discours adressé aux pèlerins réunis pour la béatification de Dominique Barberi, le 27 octobre 1963.


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