De la cène de Jésus au sacrement de l'Eglise

Pour sortir de l'opposition stérile du repas et du sacrifice, il faut découvrir qu'il n'y a pas de continuité formelle entre la dernière cène et la messe chrétienne, et surtout redécouvrir que 1 eucharistie n'a pas la « structure » d'un repas, mais d'une action de grâces.

La première page, 21, est jointe.

Position du problème: la notion de « structure » Si l'on veut comprendre les problèmes que pose aujourd'hui la réforme liturgique, il faut se remettre en mémoire un débat datant d'avant la guerre et presque oublié depuis, mais qui en contient le point central. Romano Guardini avait mis au coeur de son livre sur la messe, livre qui donna aux expériences et aux exigences des deux décennies précédentes leur expression classique, la question de la « structure » (Gestalt) essentielle de la messe [[La messe, Cerf, Paris, 1956 (réédité coll. x Foi Vivante », 1965). L'édition allemande originale date de 1939.]]. Cette préoccupation allait tout à fait dans le sens de la nouvelle conscience liturgique qui s'était développée entre-temps. Ce qui intéressait à l'époque la génération montante n'était pas les problèmes dogmatiques classiquement posés par la doctrine de l'eucharistie, mais la célébration liturgique comme structure vivante. On découvrit en la « structure » une réalité théologique et spirituelle irréductible. Ce qui était alors la chasse gardée des rubricistes et restait, comme forme purement cérémonielle, en dehors de l'étude dogmatique, s'avéra être partie intégrante de la chose même, sa manifestation, dans laquelle seule elle pouvait devenir vraiment visible. Joseph Pascher trouva quelques années plus tard cette formule : on n'avait jusqu'alors, en matière de forme liturgique, fait attention qu'aux « rubriques », à ce qui est imprimé en rouge ; il était temps de ne plus regarder les seules rubriques, mais aussi les « nigriques » : ' On n'a pas le droit d'oublier ce qui est imprimé (p.21)

.......