Un Seigneur, des histoires. La Royauté du Christ à l’heure de Vatican II

Michel FOURCADE
La venue du Royaume - n°189 Janvier - Février 2007 - Page n° 71

Assumant la confrontation avec l'homme moderne, le nouvel humanisme proposé par Vatican II, évoqué par Paul VI devant les Nations Unies, est bien « union et participation à la Royauté du Christ », Royaume de Dieu qui, commencé ici-bas, n'est pas de ce monde ; sa croissance consiste à découvrir les insondables richesses du Christ, dans l'espérance des biens éternels, en répondant à l'amour de Dieu qui porte l'église à se soucier du vrai bien temporel des hommes.

 

«Il nous a pardonné toutes nos fautes,

Il a annulé le document accusateur

Que les commandements retournaient contre nous

Il l’a fait disparaître

Il l’a cloué sur la croix

Il a dépouillé les Autorités et les Puissances,

Il les a publiquement livrées en spectacle

Il les a traînées dans le cortège triomphal de la croix.»

(Colossiens 2, 15)

 

NEW York, 4 octobre 1965, Nations unies. Quarante ans après l’encyclique Quas Primas par laquelle Pie XI avait institué la fête du «Christ-Roi», déplorant en cette occasion le «lourd silence» qui «dans les conférences internationales et dans les Parlements» couvrait «le nom de notre Rédempteur» et faisant de la royauté sociale du Christ le seul remède aux «calamités» dont souffrait un monde «apostat», un Pape franchissait pour la première fois l’Atlantique, à l’invite pressante des Nations unies fêtant leur vingtième anniversaire, pour délivrer au monde le «message de salut et de paix» de l’Église réunie en concile. Devant plus d’une centaine de délégations représentant «presque tous les peuples de la terre», puisque seule l’Albanie avait choisi de bouder ostensiblement la cérémonie, et relayé aussi «en mondovision», Paul VI avait su trouver, ce jour-là, non seulement les mots pacifiques où se rejoignaient «la voix miséricordieuse du ciel et la voix implorante de la terre», mais d’abord ceux qui caractérisaient cet instant passager et l’inscrivaient dans la longue durée historique: 

«Cette rencontre, vous en êtes tous bien conscients, revêt un double caractère: elle est empreinte à la fois de simplicité et de grandeur. De simplicité car celui qui vous parle est un homme comme vous; il est votre frère, et même un des plus petits parmi vous, qui représentez des États Souverains, puisqu’il n’est investi – s’il vous plaît de Nous considérer à ce point de vue – que d’une minuscule et quasi symbolique souveraineté temporelle: le minimum nécessaire pour être libre d’exercer sa mission spirituelle et assurer ceux qui traitent avec lui qu’il est indépendant de toute souveraineté de ce monde. Il n’a aucune puissance temporelle, aucune ambition d’entrer avec vous en compétition. De fait, Nous n’avons rien à demander, aucune question à soulever; tout au plus un désir à formuler, une permission à solliciter: celle de pouvoir vous servir dans ce qui est de Notre compétence, avec désintéressement, humilité et amour... (...) Et pourtant, Nous vous le disions, et vous le sentez tous, ce moment est empreint d’une singulière grandeur: il est grand pour Nous, il est grand pour vous. Pour Nous d’abord. Oh! Vous savez bien qui Nous sommes. Et quelle que soit votre opinion sur le Pontife de Rome, vous connaissez Notre mission: Nous sommes porteur d’un message pour toute l’humanité. Et Nous le sommes non seulement en Notre Nom personnel et au nom de la grande famille catholique: mais aussi au nom des Frères chrétiens qui partagent les sentiments que Nous exprimons ici, et spécialement de ceux qui ont bien voulu Nous charger explicitement d’être leur interprète. Et tel le messager qui, au terme d’un long voyage, remet la lettre qui lui a été confiée: ainsi Nous avons conscience de vivre l’instant privilégié, – si bref soit-il – où s’accomplit un vœu que Nous portons dans le cœur depuis près de vingt siècles. Oui, vous vous en souvenez. C’est depuis longtemps que Nous sommes en route, et Nous portons avec Nous une longue histoire; Nous célébrons ici l’épilogue d’un laborieux pèlerinage à la recherche d’un colloque avec le monde entier, depuis le jour où il Nous fut commandé: «Allez, portez la bonne nouvelle à toutes les nations!» Or c’est vous qui représentez toutes les nations. Laissez-Nous vous dire que Nous avons pour vous tous un message, oui, un heureux message, à remettre à chacun d’entre vous.1»

 

Pour lire la suite de cet article, vous pouvez télécharger gratuitement ce numéro, acheter la version papier ou vous abonner pour recevoir tous les numéros!

 


1. Voir Documentation. catholique n° 1457, 17 octobre 1965.


Revue papier

Prix HT €* TVA % Prix TTC* Stock
11.75€ 2.10% 12.00€ 17

Revue numérique

Titre Prix HT € TVA % Prix TTC Action
La venue du Royaume - pdf Gratuit pour tout le monde Télécharger