La richesse, un modèle paradoxal.

M. Nicolas AUMONIER
L'argent - n°126 Juillet - Aout 1996 - Page n° 9

Il faut un jour décider de gagner de l'argent si l'on veut tout simplement vivre. Cette décision suppose normalement la volonté d'apporter quelque chose d'utile à autrui, et d'entrer dans un processus concret d'échange. Il ne saurait donc à ce titre y avoir de conflit entre servir Dieu et gagner de l'argent : vivre suppose de choisir l'un et l'autre, de tendre notre volonté vers l'amour de Dieu et, aussi, vers l'acquisition de l'argent nécessaire à sa vie propre, comme à celle du prochain. A quelle quantité borner ce nécessaire ? Une quantité d'argent illimitée ne risque-t-elle pas d'être prise pour une idole? De tous les biens matériels, l'argent est celui qui ressemble le plus à Dieu : il est invisible, universel, sans limites. Il faudrait ajouter la ressemblance qu'il partage avec l'Eucharistie : son usage et sa valeur sont fondés sur la confiance (quand la seconde suppose la foi), il est universellement disponible et peut s'investir partout (quand, par la seconde, le Seigneur est donné et présent à tous), il circule, il permet l'échange; il nous empêche de mourir de faim, il est nécessaire à nos vies, la fréquentation du genre humain en accroît le besoin (le viatique eucharistique s'oppose ici à l'inflation des désirs nés de l'amour propre). Enfin, certains ont pu dire que la production d'argent coûtait aussi peu cher à l'État que, au prêtre, la
consécration des espèces. Parce qu'il ressemble à Dieu et parce que nous risquons de le confondre avec Lui en portant sur un objet fini un désir infini, nous risquons toujours de faire  [...]

 

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