Le Père de Balthasar et Communio

Revue catholique internationale, Communio, à la suite du P. de Lubac, et du P. de Balthasar, s'efforce de « chercher et trouver Dieu en toutes choses ». Est ainsi catholique (universel) ce qui effectue un travail de discernement; ce qui est intégral et intégrant, ce qui signifie l'unité dans la diversité. Cette pluralité de sens se retrouve dans le fonctionnement même de la revue.

Depuis la mort du Père de Balthasar on constate, parmi les rédactions des différentes éditions de Communio, une certaine divergence d'opinions sur le caractère « balthasarien » de la revue. Certains voudraient, de manière plus ou moins explicite, que Communio soit une revue de théologie balthasarienne (ou du moins d'inspiration balthasarienne), tandis que d'autres refusent ce rapport privilégié, sinon exclusif, de notre revue avec la pensée du P. de Balthasar. Balthasar lui-même, j'en suis convaincu, aurait fait sien ce deuxième avis. Il a toujours refusé d'être considéré le fondateur, voire le directeur attitré du consortium des revues Communio, en attribuant l'idée fondatrice à un groupe des théologiens amis — « un soir dans une taverne près de la Via Aurelia ». Et ce, bien qu'il reconnût, rétrospectivement, que Communio pourrait bien être « la revue », que jeune jésuite il avait reçu mandat, par l'intermédiaire d'Adrienne von Speyer, « de fonder » (Unser Auftrag, p. 68). De même, Balthasar a toujours refusé d'être le directeur d'une quelconque des éditions de Communio, en se contentant, même pour l'édition allemande, qui devait finalement naître la première, d'être un des membres du comité de rédaction parmi les autres. Toutefois, c'était bien lui qui s'était évertué à gagner les fondateurs et les premiers directeurs de chaque édition à leur tâche, c'était lui qui les encourageait sans cesse dans leurs fatigues et parfois leurs découragements, c'était lui, surtout, qui assurait le lien entre les diverses rédactions nationales, en les invitant à Bâle pour la « petite réunion » du mois de décembre et en formant le centre et le point de référence quasi obligé des « grandes réunions » internationales du temps de l'Ascension. [...]