In ne faut ni minimiser la descente du Christ aux enfers, ni exercer sur elle une curiosité vaine, mais y reconnaître le fond de la mystérieuse kénose rédemptrice du Verbe.
Hans-Urs von Balthasar : Plus loin que la mort
Problématique
Wilhelm Maas : Jusqu’où est descendu le Fils
La descente aux enfers n'est pas une invention de théologiens tardifs. Elle appartient essentiellement au Credo. La difficulté n'est que de concevoir l' « inactivité » du Christ au shéol. Mais comme « événement trinitaire », la descente aux enfers s'actualise dans la manière dont chaque chrétien vit son baptême.
José-Manuel Sanchez-Caro : Le mystère d'une absence
Tout ce qui s’est passé entre la mort du Christ en croix et le matin de Pâques et notamment la foi que seule Marie a su garder a légitimement beaucoup inspiré la tradition et la liturgie. Nous pouvons maintenant regarder en face, et sobrement, l’enfer de la solitude.
Intégration
Michel Costantini : Giotto : la vie, la mort (sauvées)
A l’exemple du Christ, c’est une fois morts que les saints sont reconnus. Ce qu’illustrent les fresques d’Assisi, où Giotto peint la vie et surtout la mort de saint François.
Mgr Giovanni Fallani : L’enfer dantesque
Pas plus que Lucifer n'est beau — Dante le présente bestial, difforme et sombre —, l’Enfer n'a des charmes exquis. Il recense les fixations glacées de ce que chaque pécheur a voulu : une solitude absolue avec soi, ou plutôt
avec la caricature à laquelle le vice réduit le pécheur.
Corinne Marion : Une saison pour l'éternité
Chacun tient à son petit coin d'enfer, et demanderait volontiers à d'éventuels spectateurs : « Y suis-je bien descendu ? ». Toute âme plongée dans le bain infernal ne reçoit pourtant pas pour autant une poussée vers la vie égale à la masse de néant déplacée. Il ne suffit pas de descendre aux enfers pour en remonter. La littérature contemporaine le confirme assez.
Attestations
Adrienne von Speyr (textes choisis et présentés par Hans-Urs von Balthasar) : L’expérience du Samedi Saint
Un centre important de la mission théologique d'Adrienne von Speyr fut, sans doute pour la première fois dans l'histoire de l'Église, de pouvoir suivre le Christ mort le Samedi Saint, et de pouvoir alors dicter ce quelle éprouvait en termes clairs.
Pierre-Marie Gy, o.p. : La Lex orandi dans la liturgie des funérailles
La liturgie des funérailles vise toujours et d'abord à confesser la résurrection des morts, donc à demander à Dieu de faire revivre le mort. La récente réforme du Rituel Romain s'explique entièrement par ce souci.
Signets
André Berthon : Matière et mystère
L’évolution récente de la physique fondamentale rend très problématique toute représentation « matérialiste » de la matière, laquelle semblerait entretenir plutôt quelque affinit é avec l’esprit, et lui présenter un ordre étrangement intelligible.
Olivier Costa de Beauregard : Cette matière qui n’est peut-être pas une chose
« L’univers, qui sur l’invisible met le masque du visible, est une apparence corrigée par une transparence ».
Guy Bedouelle, o.p. : Heureux les invités au festin de l'Agneau
Au seuil de l'année qui verra le Congrès eucharistique, rien de plus opportun que de méditer et approfondir la prière par excellence de l'Église.
Jean-Guy Page: L’évêque, l’Église particulière et l'Eucharistie
Certes, la communauté ecclésiale se définit d'abord par la célébration de l'Eucharistie ; certes, l'évêque se manifeste avant tout comme y présidant. La vérité de ces principes ne doit pas dissimuler ce que l'évolution historique a par ailleurs fait comprendre à l'Église.
Jean-Robert Armogathe : L’exemplaire conversion de Paul Claudel
On a voulu minimiser la conversion de Claudel en y voyant une perception lucide de la vocation personnelle du poète. Mais c’est peut-être cela précisément qui atteste qu’une personne a été interpellée par la Personne.
Plus loin que la mort
Hans-Urs von Balthasar
La formule « descendu aux enfers » a dû attendre le quatrième siècle pour entrer dans le Credo. Mais, comme c'est le cas pour tous les articles qui composent celui-ci, le contenu de la formule était dès l'origine familier à la foi chrétienne comme un mystère de grâce, de salut et de rachat. Si le Père a donné son Fils pour le monde pécheur, si le Fils, afin de racheter en lui l'humanité, a dû prendre sur lui et assumer dans sa Passion tous les états qui nous distinguent de Dieu, il ne lui suffisait pas de mourir avec nous et pour nous le Vendredi Saint et d'être enterré ; il lui fallait aussi être mort avec la foule infinie de ceux qui, du commencement du monde jusqu'à sa fin, ont connu et connaîtront la mort.
La mort de l'homme pécheur et non racheté marque la fin de toute communication non seulement avec les autres hommes, mais même avec Dieu. C'est ce que savaient les psaumes, Job, l'Ecclésiaste et les prophètes. Mais, dans la mesure où Jésus, par amour pour ces hommes perdus dans la solitude, se solidarise avec eux, il leur offre une communion plus profonde que la mort. On sait à quel point Claudel aimait ce motif. Il suffit pour cela de relire le finale de la dernière des Cinq grandes odes : « Goûtez, ô Manes, les prémisses de nos moissons ! ».
Le mystère du Samedi Saint a pour contenu la façon dont les effets de l'événement du Vendredi Saint se répercutent dans l'au-delà, dans le royaume immense des morts qui, comme le dit l'Épître aux Hébreux (11, 40), doivent tous attendre que la lumière du Christ pénètre les ténèbres et les ombres de la mort, car « ils ne purent pas atteindre la perfection sans nous » qui sommes rachetés par le Christ. Gardons cet énoncé central devant les yeux et sachons bien, par ailleurs, qu'il ne nous est pas loisible de projeter dans l'au-delà nos concepts de l'espace et du temps. La question de savoir ce que nous entendons exactement sous le mot « enfers » perd alors son importance. [...]
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André Berthon : Matière et mystère
L’évolution récente de la physique fondamentale rend très problématique toute représentation « matérialiste » de la matière, laquelle semblerait entretenir plutôt quelque affinit é avec l’esprit, et lui présenter un ordre étrangement intelligible.
Olivier Costa de Beauregard : Cette matière qui n’est peut-être pas une chose
« L’univers, qui sur l’invisible met le masque du visible, est une apparence corrigée par une transparence ».
Guy Bedouelle, o.p. : Heureux les invités au festin de l'Agneau
Au seuil de l'année qui verra le Congrès eucharistique, rien de plus opportun que de méditer et approfondir la prière par excellence de l'Église.
Jean-Guy Page: L’évêque, l’Église particulière et l'Eucharistie
Certes, la communauté ecclésiale se définit d'abord par la célébration de l'Eucharistie ; certes, l'évêque se manifeste avant tout comme y présidant. La vérité de ces principes ne doit pas dissimuler ce que l'évolution historique a par ailleurs fait comprendre à l'Église.
Jean-Robert Armogathe : L’exemplaire conversion de Paul Claudel
On a voulu minimiser la conversion de Claudel en y voyant une perception lucide de la vocation personnelle du poète. Mais c’est peut-être cela précisément qui atteste qu’une personne a été interpellée par la Personne.
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