Que faisons-nous pour nos paroisses ?

Jusqu’ici, le service paroissial dans les grandes villes paraît avoir été largement épargné, du moins est-il demeuré proportionné à la pratique religieuse. Ce qui fait que beaucoup d’entre nous n’ont pas encore été touchés par ce phénomène dans leur vie personnelle et n’ont pas encore perdu leur mentalité d’usagers « servis » par l’église.

La première page, 191, est jointe.

Mais la campagne, elle, est atteinte de plein fouet par la crise d’effectif des clercs ; la vie paroissiale et la pratique religieuse y deviennent déjà problématiques ; les années à venir vont les toucher bien plus encore. On s’y demande alors avec quelque angoisse : y a-t-il un avenir pour nos paroisses ? Que faire des dix à quinze clochers confiés à chaque prêtre et qui ne seront plus desservis ? Faut-il se résigner à fermer nos églises ou à les laisser réduire à des espaces culturels laïques ? La distension de l’espace des communautés rurales permettra-t-elle encore de leur conserver une réalité sociale humaine vivante et vraie ? La paroisse extensive, comme église particulière et comme « famille des familles » a-t-elle encore un sens ?

La campagne n’est-elle pas vouée à devenir un espace déchristianisé, sans vie sociale, visité épisodiquement et livré aux seuls (p.191) apostolats transversaux des mouvements et des communautés spirituelles, à la merci des sectes ?