L'honneur d'être père et mère

Le commandement d'honorer père et mère ne se limite pas à un code de morale. Il concerne l'histoire en tant que succession de générations d'êtres humains aux fonctions spécifiques, qui participent avec Dieu à l'œuvre du salut.

Peut-on légitimement parler d'une paternité naturelle, fondamentalement distincte — sinon opposée à la paternité divine ? La question est ouverte au sein d'une société occidentale qui semble avoir perdu de sa sève chrétienne et de sa mémoire hébraïque.

Le cinquième commandement inscrit dans les Dix Paroles données par Dieu au Sinaï à la communauté des fils d'Israël implique une lecture ne faisant pas fi de la vocation humaine et divine telle que Dieu l'a confiée à ses partenaires humains.

La place du commandement dans les Dix Paroles

Le commandement lié à l'honneur dû aux parents (Kibbûd av va'èm : le respect du père et de la mère) se trouve à la jonction entre les deux Tables de Loi. Celles-ci s'appellent en hébreu luHot dont le singulier provient de la racine LaVaH (lier, conjuguer, attacher, connecter). Ce terme se retrouve dans le nom propre de Lévi (yillavé : Léa est persuadé qu'elle s'attachera définitivement l'affection de Jacob), levayah « funérailles » car l'acte d'accompagner un mort trace un trait d'union entre ce monde-ci et le monde à venir. Enfin, le mot luaH désigne tout simplement un agenda, un calendrier puisque les Tables des Dix Paroles marquent l'instant du rendez-vous historique et métahistorique entre Dieu et les êtres humains. [...]