Le sens du quatrième commandement et l'histoire de son interprétation

A qui s'adresse le quatrième commandement et quelle est sa portée dans l'Ancien Testament? Une confrontation des exégèses permet de dégager la mission essentielle des parents et justifie l'honneur qui leur est dû. Devoirs filiaux que l'évangile semble souvent contredire... mais le Christ, fils de Dieu, ne vient-il pas révéler à tout homme la plénitude de sa filiation ?

Le Décalogue a suivi un long processus avant d'en arriver à sa forme actuelle, telle qu'elle apparaît dans les deux versions de Exode 20, 2-17 et Deutéronome 5, 6-21. Le quatrième commandement a dû être inclus dans le Décalogue avec celui du sabbat, à une étape plus récente que le reste. Leur absence en Osée 4, 2 montre qu'ils n'étaient pas connus à cette époque-là. Ces deux commandements ont également en commun leur formulation positive. Tandis que les autres sont formulés de façon négative (« tu n'auras pas d'autres dieux », « tu ne te feras aucune image », « tu ne prononceras pas le nom de Dieu à faux », « tu ne tueras pas », etc.), le commandement du sabbat aussi bien que celui qui demande d'honorer ses parents sont formulés positivement : « Tu te souviendras du jour du sabbat pour le sanctifier », « honore ton père et ta mère ». Dans le cas de notre commandement, ce fait est considéré comme une raison suffisante pour l'exclure du Décalogue primitif en raison de sa formulation positive. « La formulation positive actuelle (comme commandement) de ce verset peut difficilement être considérée comme faisant partie du Décalogue primitif. Mais il est probable que cette formulation a remplacé une interdiction. » Enfin, le quatrième commandement est suivi d'une bénédiction, ce qui constitue, comme l'a signalé J. Briend, « un phénomène unique dans le Décalogue ». [...]

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