Jacqueline DE PROYART
Les Eglises orientales
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n°104
Novembre - Décembre
1992 - Page n° 99
La distinction opérée par Soloviev entre romanité, ou reconnaissance du Siège apostolique de Rome comme centre de l'Église universelle, et latinité ou forme particulière d'incarnation de l'Église divine du Christ est le coeur du problème. La solution n'existe que dans l'esprit d'humilité et de pardon mutuel.
À l'aube de ce siècle, Vladimir Soloviev (1853-1900), poète visionnaire et philosophe russe de l'« unitotalité » s'éteignait sans avoir vu se réaliser son rêve de réconciliation des Églises.
Apôtre inlassable de l'unité de l'Église, corps du Christ, Soloviev se défroissait comme un orthodoxe-catholique. La réunion de ces deux termes, disjoints depuis des siècles et si souvent opposés l'un à l'autre dans les larmes et la violence,
choqua les certitudes de ses contemporains, mais ne les ébranla guère.
Ses amis orthodoxes ne comprenaient ni pourquoi, ni comment cet orthodoxe modèle reconnaissait le pape «pour juge suprême en matière de religion ».
Ses amis catholiques pressés de voir en lui un « converti », ne comprenaient pas davantage son refus catégorique de rejoindre l'Église « latine ».
Ses ennemis criaient au schisme et à la trahison. Le très-saint synode préféra ne voir dans ses déclarations que lubie d'intellectuel égaré sans grand danger pour la croyance populaire, [...]
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