Jean FOYER
Les nations
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n°112
Mars - Avril
1994 - Page n° 103
Les frontières arbitraires de la colonisation ont été maintenues lors de l'accession des anciennes colonies françaises à l'indépendance. L'objectif était d'éviter la résurgence de conflits tribaux, en limitant les conflits entre nations voisines. L'État a ainsi précédé la nation.
Il y a cinquante ans, l'Afrique entière était un continent dominé. L'Afrique blanche était ou bien annexée — c'était le cas de l'Algérie, de la Tripolitaine, de l'Éthiopie et des Somalies —, ou bien sous le protectorat d'une puissance européenne — il en était ainsi de la Tunisie ou du Maroc. Depuis 1936, l'Égypte était émancipée, mais le Royaume-Uni y maintenait encore des troupes et contrôlait le canal de Suez. Les pays sous protectorat avaient conservé le caractère d'États, bien qu'ils ne fussent plus complètement souverains, en fait surtout. Au sud du Sahara, rien de tel. Hors le petit Liberia, l'immense continent noir avait été partagé entre les puissances d'Europe occidentale et chacun des « lots » avait été annexé même si, pour les besoins et la commodité de l'administration, avaient été conservées les chefferies et laissée aux chefs une apparence de pouvoir. Tardivement venue au partage, l'Allemagne avait été dépouillée du Togo et du Cameroun par le Traité de Versailles. Divisés chacun en deux parties, ces territoires avaient été confiés à l'administration de la France et du Royaume-Uni, sous le contrôle de la Société des Nations, selon le régime des mandats. Certes, l'Afrique du Sud avait-elle le statut d'un dominion britannique, mais en vérité, seule la minorité blanche y jouissait de la liberté politique. [...]
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