La Bonté

M. Régis BURNET
La Bonté - n°196 Mars - Avril 2008 - Page n° 9

Cela commence par une question assez banale : « Bon maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? » (Marc 10, 17). Lorsque l’on suit Jésus, que l’on devient son disciple, qu’on l’entend parler du salut, comment ne la poserait-on pas en toute innocence, en saluant son interlocuteur du mixte de grec (l’adjectif « bon ») et d’hébreu (« maître » qui n’est rien d’autre que la traduction grecque de Rabbi) en usage à cette époque en Galilée ? La réponse ne se fait pas attendre : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu seul. Tu connais les commandements : Tu ne commettras point d’adultère ; tu ne tueras point ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; tu ne feras tort à personne ; honore ton père et ta mère. » En un seul mouvement, Jésus révèle toute la contradiction du concept théologique de bonté : d’une part les hommes ne cessent d’y aspirer – comme le prouve la question du jeune homme – mais seul Dieu est bon ; d’autre part Dieu est bon, mais le mal ne cesse de proliférer (adultère, meurtre, mensonge, convoitise, impiété...), ce qui implique la nécessité des commandements pour y faire face. En d’autres termes, comment peut-on maintenir la bonté du Dieu créateur et l’existence du mal dans sa création et comment peut-on concilier la bonté de Dieu et celle de l’homme ? Questionner la bonté de Dieu revient à questionner l’existence  du mal. Pour le Français, cette corrélation n’apparaît peut-être pas immédiatement, car il fait la distinction entre bon et bien, alors que la majorité des langues ne la fait pas. En effet, pour décrire l’excellence [...]

 

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