Les institutions de l’Ancien Testament sont-elles provisoires ?

C'est ce que suggère le paragraphe 15 de Dei Verbum. Ainsi, l'institution-temple appelle des valeurs plus hautes que le culte qui y est rendu. La loi aussi appelle à une relation à Dieu qui reste souvent trop formelle. Les prophètes annoncent la nécessité d'une alliance nouvelle plus intérieure. Jésus, sans réformer la loi, l'applique selon un principe plus conforme à la miséricorde du Père ; en cela le Christ l'accomplit, en comblant l'écart entre l'institution et le Royaume.

Le concile Vatican II a renouvelé la place de l’Écriture dans la liturgie et notamment a remis à l’honneur les textes de l’Ancien Testament. Il a aussi fait avancer la réflexion sur la révélation divine, sur les rapports réciproques entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Un texte particulièrement remarquable nous semble être le numéro 15 de la Constitution dogmatique Dei Verbum ; il constituera le point de départ de cette réflexion. Nous nous appuierons en particulier sur cette affirmation, qui concerne l’Ancien Testament : « Ces livres bien qu’ils contiennent de l’imparfait et du temporaire (imperfecta et temporaria) sont pourtant les témoins d’une véritable pédagogie divine. »

L’imparfait et le temporaire sont néanmoins pédagogiques. Ils nous révèlent quelque chose du dessein de Dieu, qui s’accomplit au moyen d’institutions. Or ce qui est vrai des livres l’est aussi des institutions définies dans ces livres. Nous retiendrons deux exemples d’institutions, et non des moindres : le temple de Jérusalem et la loi. Il nous semble précisément que ces institutions disent quelque chose du Royaume, révèlent, bien au-delà de leur caractère imparfait quelque chose de plus grand, pleinement mis en valeur par le Christ.