Marie et l’avenir de l’œcuménisme

Loin d'être un obstacle au dialogue œcuménique, Marie devrait être le point de départ d'un nouvel élan de l'œcuménisme spirituel, lié à une spiritualité de communion, qui permette de « faire de l'église la maison et l'école de la communion ». Dans cette perspective, mener un dialogue élargi sur Marie dans le dessein de Dieu et la communion des saints peut être une perspective œcuménique féconde.

Les célébrations du Jubilé de l’An 2000 ont fait croître l’espérance et l’exigence d’une confession commune du Don de Dieu en Jésus-Christ, que les églises chrétiennes ont mission d’annoncer au monde. Maintes discussions sur l’avenir de l’oecuménisme expriment le désir impatient de résultats plus concrets et le besoin urgent d’une expression visible de la foi commune au Dieu trine afin que le monde puisse croire. J’aborderai ici cette exigence sous un angle peut-être inattendu mais qui permettra de saisir la nature de l’unité chrétienne à partir de son origine en Dieu. Les églises chrétiennes partagent déjà la vie de Dieu lui-même « par l’incorporation au Christ et l’inhabitation du Saint Esprit ». Car, en
un sens profond, l’unité à laquelle nous aspirons est déjà donnée dans le don que Dieu fait de lui-même au baptême. Marie rayonne déjà cette unité, par son fiat simple et entier qui accueille pleinement le Don de Dieu. À sa suite, tout chrétien et chaque église sont invités à contempler avec elle le mystère du Christ, comme Jean-Paul II vient tout juste de le reproposer. Bref, avant toute discussion sur l’avenir de l’oecuménisme, nous rejoignons Marie dans son écoute de la Parole de Dieu afin de mieux cerner la nature de cette unité et la source d’où elle procède. [...]