Le sens de la bénédiction : sur l'écologie comme événement ecclésial

L'écologie n'est pas une question extérieure à l'église, elle en est l'existence même. En effet, la liturgie et les sacrements exigent la pureté esthétique de la nature et restaurent l'harmonie originelle entre l'homme et son environnement. Préfigurée par l'arche de Noé, l'église a dans la liturgie un avant-goût du Royaume.

Il y a près de trente-cinq ans, Claus Westermann, étudiant l'Ancien Testament, écrivait un petit livre énigmatique, Blessing (Bénédiction : Dans la Bible et dans la vie de l'Eglise) : Westermann expose que l'insistance sur l'histoire du salut dans la théologie biblique de l'époque a fait négliger le rôle central de la bénédiction dans l'Écriture. Le centre de la Bible, c'est bien l'histoire, dit Westermann, mais quand la Bible parle des relations de Dieu avec l'humanité, sa bénédiction accompagne sa libération.

Et Westermann continue :

L'histoire ne se réalise que lorsque les deux (bénédiction et libération) sont là. La contingence propre aux faits historiques fait de l'histoire sainte une composition de la bénédiction et du salut de Dieu, et de leur influence réciproque [...].

C'est la bénédiction de Dieu qui pourvoit à la succession des générations [...]. C'est la bénédiction de Dieu qui fait de l'enfant un homme ou une femme, qui répand tels dons nombreux, et qui pourvoit, à partir de tant de sources à la nourriture spirituelle et temporelle. Sans la croissance, la maturité, et la dégradation de ces dons, petits ou grands, chez ces hommes et femmes, il n'y a pas de véritable histoire¹.

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1. Claus Westermann, Blessing, Philadelphia, 1978, p. 4.