Couverture: Nativité et Adoration des Mages

article par l'auteur pages 120-124, la page d'introduction, 120, est jointe:

PARMI les recherches actuelles sur l'art sacré, nous avons retenu l'effort d'un jeune peintre, qui rêve d'une « église imaginaire » à décorer : le premier fragment, une Nativité, a été réalisé au pastel sur deux panneaux (4,50 m x 2,50 m chacun) qui ont été présentés, pour Noël 1986, dans une église parisienne. Ils sont reproduits sur la couverture de ce numéro. Pour aider les visiteurs à prier devant cette crèche, un texte de présentation leur était proposé :

Ce soir, sur nos écrans...

Notre crèche, cette année, met Jésus à l'écran. Œuvre d'un jeune artiste, les grands panneaux plantent un décor de télévision : opéra­teurs et techniciens s'affairent, dans les câbles et les portiques, pour fixer de leurs caméras un plateau vide, recouvert d'un long voile d'azur. Et, dans l'arrière-plan, des portants de bois dessinent une croix.

Plateau vide parcouru d'ombres: un âne et un bœuf paraissent attentifs à la scène centrale, que nos santons d'argile figuren^t si bien, mais qui reste opaque à l'œil mort des caméras. Un rêve de chameaux et de couronnes, des reflets d'or et comme un parfum de myrrhe et d'encens traversent sur la gauche l'espace du studio.

L'événement unique rencontre ici, et bouscule, la banalité quoti­dienne du «journal télévisé », et l'unique Nouvelle qu'il vaille la peine d'écouter fait taire l'insipide routine des «nouvelles » du soir, tellement usées. Du brouhaha confus d'un monde de médias, émerge ce soir-là une scène sans pareille : et le voile d'azur devient tout transparent pour que l'innocence du cœur et la foi du regard puissent y discerner un enfant qu'une Vierge allaite.

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