Jean-Marie Meyer

L'éducateur de ses parents

Accepter que les enfants ne soient pas des objets, désirés ou non, mais d'abord un don de Dieu, permet aux parents de vivre l'âge adulte comme le temps du service de l'enfance ; telle est pour un couple la perfection de l'amour conjugal. QUEL que soit le vocabulaire employé, la grande perfection de l'amour conjugal est la possibilité qu'il a de faire exister de nouveaux êtres : les enfants. Quoiqu'il en soit des états de notre conscience, l'amour conjugal est de sa nature même ouvert à la vie de celui qui, parfois, arrive sans qu'il ait été désiré. A ce sujet, combien significative de l'état d'esprit actuel est cette remarque faite par un collègue à un monsieur dont la femme allait accoucher : « Mais vous attendez le quatrième ! Oh, mais si vous l'avez désiré... » Le désir est ici pensé expressément comme la condition de possibilité de l'existence de l'autre. Qu'en est-il en vérité ? Nous réfléchirons d'abord sur l'être de l'enfant puis sur son éducation ; ceci nous amènera à voir si, à sa manière, l'enfant n'est pas aussi éducateur de ses parents.

LES hommes politiques voudraient bien que les couples se décident à avoir leur troisième enfant. N'a-t-on pas vu récemment l'un de ceux-ci faire sa tournée des maternités et glisser à l'oreille d'un tout-récent père de deux enfants — d'un...

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