Cantate brève à la messe de onze heures

La beauté musicale ne se justifie pas en elle-même dans la liturgie. Elle doit s'intégrer dans la prière de tous en se sou­mettant à la proclamation de la parole évangélique. Une paroisse parisienne a peut-être réussi cette synthèse.

La première page, 87, est jointe.

UN disque récent, intitulé Veilleur, où en est la nuit ? (1), présente une innovation remarquable, que je voudrais faire ici comprendre. Il s'agit, disent les auteurs, de six « cantates brèves ». Ces cantates se veulent pleinement liturgiques. Elles n'ont pas été « introduites » comme un élément hétérogène à l'intérieur de la messe ; elles constituent bien plutôt la poutre maîtresse de l'édifice qui abrite la célébration de la Parole de Dieu. Non pas un élément lyrique pour enjoliver la célébration. Mais la célébration même, avec le lyrisme de la poésie et de la, musique, de cette Parole de Dieu par toute l'assemblée.

Ce disque est unique, à ma connaissance. Il constitue à la fois un témoignage et un-événement.

UN témoignage, car ces œuvres sont nées, ainsi que le disent les auteurs, de la rencontre d'une communauté en prière, d'un prêtre et d'un musicien. La communauté en prière est la paroisse Sainte-Jeanne de Chantal, à Paris, près de la Porte de Saint-Cloud ; sa prière est celle de sa célébration dominicale. Le pasteur est le P. Jean-Marie Lustiger, nommé par l'évêque au service de cette communauté après avoir travaillé de nombreuses années avec les étudiants de la Sorbonne, au Centre Richelieu. (Tous ceux qui ont eu la chance de faire jadis avec lui le pèlerinage de Chartres se rappellent la qualité biblique et liturgique des célébrations qu'il organisait). Le musicien, enfin, est Henry Paget qui tient le grand orgue de Sainte-Jeanne de Chantal. Le disque nous donne le résultat du travail en commun de la communauté, du (p.87) …..

(1) Veilleur, où en est la nuit ?, SEL 300-121, Stéréo compatible. Disques SEL/LEVAIN, Paris, 1978.