Famille de Dieu, famille de l’homme (2008)
acrylique, poussière de marbre, feuille d’or, jute et bois traité sur panneau, cm 173 x 113, Museo Benedettino Nonantolano e diocesano Arte Sacra di Nonantola.
Le tableau représente la double réalité de la Sainte Famille, celle de Dieu et celle de l’homme. La famille de Dieu est suggérée par l’enfant Jésus vêtu d’or et déjà en position de crucifié. La famille humaine est celle de Marie et Joseph : celle‑ci, en haut à gauche, en teinte claire sur fond de sable, enrichie à la feuille d’or, signe de la grâce divine répandue sur elle ; et celui-là réalisé en un panneau de bois grossier, pour souligner l’effort humain pour veiller sur cette vie si précieuse que le Père lui avait confiée. Les deux panneaux inférieurs sont en toile de jute grossière, et évoquent la pauvreté humaine de la naissance du Fils de Dieu.
Mais l’œuvre peut aussi être interprétée à un second niveau : elle ne représenterait qu’une famille humaine, où Marie et Joseph sont les époux, et le Christ, présent dans les enfants que le Père voudra donner aux époux, est le témoignage quotidien de leur union, cette table vivante sur laquelle ils doivent se restaurer pour maintenir l’unité voulue le jour de leur mariage.
Dans cette interprétation, les trois divisions du tableau renvoient aux conseils évangéliques de pauvreté, chasteté et obéissance, qui définissent un style commun de vie dans le mariage (les deux plaques de jute symbolisant alors la pauvreté des époux chrétiens ouverte à la richesse que seul Dieu peut donner).
Les deux réalités se fondent alors en une seule : la famille de Dieu devient un modèle pour celle de l’homme, et celle-ci, transfigurée chaque jour par les grâces reçues, devient comme le miroir de celle de Dieu.