Le retentissement de l’Évangile sur nos pratiques de transmission

Transmettre la foi, c'est faire retentir la Bonne Nouvelle, dont le principe actif est une personne vivante. Nos pratiques de transmission ne sont pas de simples techniques. Il faudra savoir y ménager l'appel d'un désir, y expérimenter les limites du langage, y engager le choix décisif de la liberté. L'écriture nous l'enseigne déjà.

Vers l’an 400, un diacre de Carthage, portant le beau nom de Deogratias, envoie à saint Augustin un appel au secours : il est chargé par son évêque de la formation chrétienne des « rudes », c’est-à-dire des adultes qui commencent l’étude de la foi chrétienne en vue du baptême, et il ne sait comment s’y prendre. Il y a là des citadins et des campagnards ; leurs intérêts et leur degré de culture sont différents, leurs motivations plus ou moins pures... Deogratias a le sentiment que ses auditeurs s’ennuient, et lui-même est pris de taedium, de dégoût, en constatant le peu de succès de sa prédication. Que faire ? Augustin peut-il lui donner des méthodes, des « pratiques de transmission » efficaces ? Les désarrois de Deogratias nous ont valu un merveilleux petit traité, le De catechizandis rudibus 1. Au lieu de répondre directement à la question posée, Augustin commence par la déplacer : à la demande de méthodes, il répond par un appel au discernement et au combat spirituel ; au taedium du catéchète découragé il oppose le foyer pascal de la Bonne Nouvelle, la joie née de la caritas, joie victorieuse de l’ennui et contagieuse par elle-même. Et c’est alors seulement, dans cette lumière, qu’il propose à Deogratias méthodes et modèles catéchétiques. Il le fait en reprenant les « pratiques de transmission » élaborées de manière très précise par les sciences rhétoriques de l’époque, mais il les réoriente de manière radicale vers le mystère chrétien. [...]

Pour lire la suite de cet article, vous pouvez télécharger gratuitement ce numéro, acheter la version papier ou vous abonner pour recevoir tous les numéros!