L’entremise de la foi

Dieu nous a donné une Parole à transmettre, son message pour toutes les générations : comment s'assurer de l'authenticité et de l'identité de ce qui est transmis ? Comment actualiser sans dénaturer ? Et si l'apôtre n'était qu'un « entremetteur » dont se sert l'Esprit pour faire rencontrer le Christ...

Au cours des deux derniers siècles, la sécularisation de nos sociétés occidentales, la « crise moderniste » opposant la raison à la foi, la modification totale des rapports entre les religions dans une civilisation multi-religieuse mondialisée, ont profondément remis en cause la manière dont l’Église assumait sa mission d’annoncer le salut au monde. Le dernier concile œcuménique, en particulier, s’était donné comme but l’évaluation des nouvelles circonstances dans lesquelles l’Église devait entrer en dialogue avec le monde (constitution Gaudium et Spes) : dans le contexte de la liberté religieuse (déclaration Dignitatis humanae), l’Église est appelée à une « nouvelle évangélisation » (exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, 1975), une nouvelle « mission » (encyclique Redemptoris missio, 1990). Les évêques français ont récemment engagé une réflexion sur cette nouvelle donne de la « proposition de la foi ». Mais avant même de se demander ce qu’est cette nouvelle évangélisation, et quels en sont les défis, les pages qui suivent aimeraient délimiter les conditions de toute transmission de la foi. Leur but n’est pas de brosser une description historico-sociologique de la nouvelle situation (ce que le rapport Dagens et différentes publications suscitées par lui ont fait de manière exhaustive), mais de proposer une réflexion théologique qui fonderait toute « solution » aux nouveaux défis, et déterminerait les critères de validité de toute tentative de renouveler les formes de la mission de l’Église. [...]

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