Prédication et Écriture sainte chez Robert Bellarmin

Déjà fort avancé en âge, saint Robert Bellarmin (1542-1621) rédigea quelques pages de conseils pour les prédicateurs. Ces remarques, toujours d’actualité pour l’exercice contemporain de la prédication, sont ici traduites et remises dans leur contexte historique.

L’Écriture sainte a joué un rôle capital dans la vie de saint Robert Bellarmin (1542-1621), appelé à faire usage du travail critique des humanistes dans les controverses contre les Réformateurs protestants (entre 1586 et 1593). Mais il convient de rappeler qu’il fut aussi un grand prédicateur, surtout pendant son court épiscopat à Capoue (1601-1605). Déjà fort avancé en âge, il rédigea (après 1613) quelques pages de conseils pour les prédicateurs. Remises dans leur contexte historique, ces remarques nous ont semblé d’actualité pour l’exercice contemporain dans l’art si diffi cile de la prédication¹.

Le jeune Bellarmin fut parmi ceux qui s’inquiétèrent du sens à reconnaître à l’adjectif authentique dans le décret tridentin et donc du degré d’autorité qu’il convenait d’attribuer à la Vulgate. Dans une lettre au savant cardinal Sirlet, le 1er avril 1575, le jeune professeur jésuite pose la question, soulignant la diversité des avis qu’il constate sur un point d’une telle importance :

« Les uns soutiennent qu’en vertu de l’approbation conciliaire, il n’est plus du tout permis d’affi rmer l’existence, dans l’édition latine Vulgate, d’une sentence fausse ou qui ne rendrait pas la pensée de l’écrivain primitif ; ils vont même jusqu’à sacrifi er l’autorité des manuscrits hébreux et grecs, plutôt que d’attribuer une faute [...]

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1. Les sermons de Bellarmin ont été publiés par S. Tromp (Opera Oratoria Postuma, Rome, 11 volumes, 1942-1969, désormais OOP).