La force semble être la moins chrétienne des vertus. Apparemment contraire à l’humilité, à la douceur et à la compassion requises des chrétiens, elle suppose une bonne dose d’affirmation de soi. Si la force est l’exercice de la puissance, si elle obéit à la même logique, exercer la vertu de force reviendrait-il à s’incliner devant les puissances de ce monde ? Pour débrouiller la question, il faut d’abord éclaircir ce que l’on entend par force, si on
veut éviter de la confondre avec la violence, certainement nonchrétienne, ou le vertige de la puissance, assurément non-vertueux.
1. La force, un courage de tous les instants
Si Communio traite de la force, c’est parce qu’elle appartient à la série des vertus cardinales. Comme chacune d’elles, la force est une vertu commune et fondamentale, qui permet à l’ensemble des actes humains d’être bons. Et réciproquement, nul ne peut être vertueux s’il n’exerce pas d’abord la vertu de force : dans son essence, la force fonde sur la nature humaine la diversité des actes moraux. Chez saint Thomas d’Aquin, déjà, la force (fortitudo) traduit le « courage » (andreia) d’Aristote. Mais au lieu d’être concentrée, comme dans la pensée grecque, sur une vertu éminemment politique et militaire, qui culmine dans le courage devant le risque de mourir au combat, elle reçoit, pour saint Thomas, une extension générale. La [...]
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