Liturgie sur le monde : la vie monastique

La Parole, ruminée et assimilée par le moine, recrée divinement l'expérience humaine.

La première page, 75, est jointe.

EN communauté comme en solitude, le moine se veut intensément à l'écoute de la Parole. Dans l'Eucharistie, dans la communion qui achève toutes les ébauches de relations vives amorcées au fil des journées, s'opère une mystérieuse pénétration de la Parole. La vocation doxologique [[La doxa est la gloire propre à Dieu. Le moine a une vocation « doxologique » en ce qu'il est appelé, dans la prière de louange, à reconnaître, célébrer, chanter la gloire, les merveilles, la perfection de Dieu.]] du moine trouve là sa source et aussi son déploiement. Puisque toute création authentique s'enracine dans l'inspiration de la Parole fondatrice, le culte de la beauté se présente comme une réponse à l'ensemencement de la Parole.

1. Ensemencement et germinations de la Parole

La Règle de saint Benoît commence par une vigoureuse exhortation : « Ecoute, ô mon fils, l'invitation du maître, et tends l'oreille de ton coeur ». Plus loin, l'insistance se fait plus pressante encore : « Levons-nous donc enfin, puisque l'Écriture nous éveille en nous disant : Voici l'heure pour nous de sortir du sommeil ; et les yeux ouverts à la lumière de Dieu, les oreilles comme frappées du tonnerre, écoutons attentivement ce que la voix divine nous remontre par ses appels quotidiens : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs » [[La Règle de saint Benoît est ici citée dans une traduction personnelle.]].

Le moine se définit comme l'homme de la vigilance, de l'écoute éveillée de cette Parole qui ne cesse de retentir dans le monde. Les yeux (p.75)ouverts à la lumière divine

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 Frère EPHREM