Exégèse et prédication à l’école du Père Thomas Kowalski

Si la paroisse Sainte Jeanne de Chantal a tenu à consacrer une journée d'étude au Père Thomas Kowalski, ce n'est pas seulement pour lui rendre un hommage bien mérité, mais aussi pour souligner et proposer en modèle le lien intrinsèque qu'il a voulu établir entre l'exégèse et la prédication. Thomas Kowalski, prêtre de Paris (né en 1933 en Pologne, mort en 2003 à Paris), a marqué ses nombreux auditeurs par la force de son enseignement qu'il dispensa tant dans les paroisses où il fut vicaire, que dans tout le diocèse auprès des séminaristes et à l'école cathédrale. Anne-Marie Pelletier nous a amicalement autorisés à publier le texte de la conférence qu'elle a donnée à Sainte-Jeanne de Chantal à l'occasion de la journée d'étude consacrée au Père Thomas Kowalski

COMMENT parler d’un homme qui refusa toujours que l’on s’arrête sur lui? Comment dire sa dette à l’égard d’un chrétien, un pasteur, qui s’opposa avec la dernière énergie à ce que soit célébrée sa personne? Parce qu’il n’eut de cesse de se placer dans l’ombre de Celui qu’il voulait servir, annoncer, donner à connaître. Parce qu’il était tout pénétré de cette pensée biblique fondamentale, à savoir qu’il importe au plus au point de fonder ce que nous voulons solide sur Dieu seul, et non sur des personnalités humaines, si talentueuses, si charismatiques puissent-elles être. Impossible d’écarter, à ce propos, le souvenir d’un commentaire que le Père Thomas Kowalski donna un jour de l’épisode de Shebna et Elyaqim rapporté au chapitre 22 du livre d’Isaïe. On se rappelle le texte: au milieu d’une histoire dominée par l’infidélité du peuple et de ses chefs, surgit Elyaqim, un intendant droit et fidèle, au point que Dieu lui donne le titre de «serviteur» et lui remet les clés de la maison de David. Mais voilà que l’oracle annonce: on mettra sa confiance en cet homme, on s’accrochera à lui comme on se pend à un clou solide, et tout s’effondrera, s’abîmera de nouveau dans le drame. Ce que Thomas Kowalski, ce fils de l’Église à la fidélité sans faille, commentait en ces termes: «Dès lors que vous mettez votre confiance dans un homme, au lieu de la mettre en Dieu, cet homme fût-il le pape, vous allez à la ruine!»

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