Jean Paul II : L'Europe dont je rêve

Dans un parcours historique des interventions pontificales, l'article montre que Jean-Paul II s'est attaché sans relâche à défendre la vocation spirituelle de l'Europe en racinée dans le christianisme qui, seule, peut faire d'elle une communauté pleinement humaine.

Tant de choses ont été écrites sur l'« européisme » de Jean-Paul II qu'il est devenu très difficile d'écrire quoi que ce soit sur le sujet. Les lignes qui vont suivre proposent quelques réflexions sur ses derniers textes en la matière qui, bien que proches dans le temps, risquent de sombrer dans l'oubli. C'est pourquoi il faut bien avoir présent à l'esprit qu'elles font partie d'une unique et vaste mosaïque qu'il a composée avec patience et souvent dans la solitude, dont la fameuse homélie qu'il prononça à Gniezno le 3 juin 1979 et l'«Acte européen» du 9 novembre 1982 de Saint Jacques de Compostelle furent les signes annonciateurs.

1997: du mur visible au mur invisible

Le 3 juin 1997, au cours de son sixième voyage en Pologne, depuis la ville de Gniezno, le souverain pontife aborde le thème de l'Europe et de sa difficile unité au cours d'une homélie vibrante. Se félicitant tout d'abord de la disparition des deux blocs qui divisaient l'Europe et gardant en mémoire les divers conflits nationalistes qui avaient éclaté dans l'Europe de l'Est après 1989, if poursuit sa réflexion en ces termes : «Ce ne sera pas seulement la chute d'un mur visible qui mettra un terme aux divisions de notre continent, mais aussi celle du mur invisible qui traverse les coeurs des hommes. [...]