La papauté dans le dialogue catholiques-orthodoxes

Le dialogue orthodoxes-catholiques connaît en ce moment une évolution remarquable, dans un vrai désir de réaliser l'unité. Le ministère de Pierre, principal obstacle à cette unité, est l'objet d'une relecture théologique, tant dans les instances œcuméniques qu'à l'intérieur de l'église catholique.Cette relecture, présente dans le Catéchisme de l'église catholique, recentre la primauté autour de l'Eucharistie, pour faire du successeur de Pierre non un chef suprême, mais un serviteur de l'unité entre les églises locales.

Le dialogue oecuménique n'a aucunement un tracé linéaire. Il est fait d'avancées et de reculs, d'espoirs et de déceptions. Ainsi, lorsqu'en 1982 l'archevêque Runcle avait revu le pape Jean-Paul II à Canterbury, la réconciliation entre l'Église catholique et l'Église anglicane semblait toute proche. Dans son encyclique Ut unum sit, le pape se rappelle « avec une émotion toute particulière » avoir prié avec le primat de la Communion anglicane dans sa cathédrale à cette occasion. Mais les temps ont changé. Un signe en est la décision prise en 1992 par l'Église d'Angleterre d'ordonner des femmes à la prêtrise. Le nouvel archevêque de Canterbury ne semble guère souhaiter l'union avec Rome. Heureusement, ce recul de l'oecuménisme sur un point est compensé par une avancée sur un autre. Les perspectives d'unité entre catholiques et orthodoxes sont bien plus encourageantes !

Un réel désir d'unité

Le dialogue théologique international entre catholiques et orthodoxes s'est engagé en 1979 lors de la visite du pape Jean-Paul II au patriarche Dimitrios à Istanbul. On dit que le patriarche était parmi les derniers de la file de dignitaires venus l'accueillir à l'aéroport, mais que le pape alla le saluer en premier; signe évident de solidarité avec un frère dans le Christ soumis à une forte pression de la part du gouvernement turc. [...]